Bonjour, Wumpa, Bonjour à toutes et tous,
Wumpa, je n'ai lu que la première page, je ne sais pas si je vais pouvoir accéder aux autres, j'ai un bug avec le forum. Pourquoi comment, je ne sais pas. Alors je fais comme je peux en priant ne pas faire de redondance. Et si j’en fais, je présente mes excuses par avance.
Je te laisse mes premières réactions.
Je ne crois pas que l'affaire du producteur a donné brutalement naissance à la libération de parole. Elle l’a dopée : elle est plus exposée moins confidentielle, plus directe, plus immédiate, elle se libère plus et plus vite et il y a aussi l'expression d'un ras le bol (ici, sur internet mais je crois qu'il est aussi ailleurS, dans cette partie du monde). C’était là présent et peu y ont fait gaffe. Et n’oublions pas notre connectivité continue, les dernières technologies et les réseaux sociaux où la communication et la transmission sont encore plus rapides, plus immédiates et relayées toute aussi vite.
Il y a douze ou quinze ans, il existait déjà une plateforme qui recueillait des témoignages sur ce sujet. Elle n’était peut-être pas la seule. Elle avait presque un caractère très confidentiel dans ce sens où très peu ont parlé d'elle. Et puis il y avait des témoignages, des discussions ici et là sur des sites et des forums "féminins". Des femmes avaient commencé à témoigner, ont continué et continuent. Ce mouvement prend de l’ampleur. Parler est libérateur pour elles. Elles parlent d’avantage. Crois bien que ce n'est pas facile parce que c'est comme revivre une seconde fois, une ou des situations traumatisantes très vivaces qu'on avaient refoulées consciemment ou inconsciemment. S'exprimer est difficile et douloureux. Ajoutons que la société a toujours chargé la Femme en responsabilités et en culpabilités alors qu'elle n'est ni responsable ni coupable du comportement d'hommes. Pour certaines, il est vital de crever cet abcès pour survivre ou vivre mieux. Pour celles qui se sentent seules, isolées, perdues dans un malaise, qui n'osent pas parler alors qu'elles en ont besoin ou envie par crainte d'incompréhension, de mépris, de condamnation et j'en passe, ce type de plateformes comme ces hashtags qui les accueillent sans jugement d'aucune forme a toute son importance. Ce sont des murs de silence qu'elles font tomber. Peu importe comment elles sortent le truc, ça sort, elles s’expriment.
Les années passent, et c'est comme si rien ne s'améliorait, voire le contraire, empirait et pendant ce temps, les petites filles d'hier, sont devenues des ados puis les femmes d'aujourd'hui et grossissent les rangs.
Je crois qu'on assiste là non seulement à des femmes qui parlent mais aussi à des femmes qui se rassemblent et qui expriment leur ras-le-bol. J'espère que ces cas individuels mis bout à bout vont bien mener à une prise de conscience collective et à un changement : cette société est malade, des fondements sont à revoir, la Femme occidentale ne veut plus de "ça", et "ça" ce sont les comportements d'hommes qui se pensent dominants et agissent comme des animaux.
Tu écrivais que cela concernait tout le monde et c'est vrai. Cela concerne les hommes aussi. C'est vrai si tu as autour de toi des femmes que tu apprécies et aimes : mère, sœurs, tantes, cousines, compagne, filles, copines, etc. C'est vrai si tu es un homme sain et équilibré, c’est vrai si tu ne penses pas que tu risques de perdre du pouvoir sur elle, c'est vrai si tu ne vois pas la femme comme un être inférieur, c'est vrai si tu ne la vois pas comme un trophée, c’est vrai si tu ne la vois pas comme une personne qui serait née pour toi mais bien qu'elle est née pour elle, c'est vrai si tu ne penses pas qu'elle vit par ou pour toi mais bien par et pour elle-même, c'est vrai si tu ne penses pas qu'une femme se maquille, coiffe, s'habille, sort pour toi mais bien pour elle, c'est vrai si tu ne t’exprimes pas ou n'agis pas, ne pense pas "ma gueule", "ma gueule", "ma gueule". Tu n’as pas l’air d’être comme ça donc ne te bile pas.
C'est vrai si tu te dis que ces hommes et leurs comportements abjects peuvent influencer négativement tes relations actuelles et futures avec les femmes, toi qui n'es pas eux et qui ne veux pas être assimilé à eux, et que donc il te faut aussi lutter contre ces comportements.
J'ai parcouru hier quelques réactions ici de là sur internet concernant ces hashtags dont tu parles.
C'est étrange comme le nom "balancetonporc" fait réagir. Certains confondent dénonciation et délation, certains s'arrêtent sur le mot "porc" alors qu'eux-mêmes pourraient dire la même chose du type qui a un comportement irrespectueux envers eux, envers une femme qu'ils apprécient ou qu'ils aiment ou qui a agressé leur petite sœur ou leur propre fille. Des messieurs se sentent agressés ? Pourquoi ? Là est la question. Ce n'est qu'un titre qui dénonce des harcèlements, des agressions, des viols. Mais peut-être ne vont-ils pas plus loin que le titre. Peut-être que le titre leur fait déjà peur. Peut-être qu’ils ont eu des comportements d’animaux, peut-être qu’ils se sont reconnus directement ou indirectement dans des témoignages. Peut-être qu’ils ont plusieurs agressions de tout type envers les femmes à leur actif et qu'ils voudraient continuer de les reproduire. Peut-être que focaliser sur ce titre n'est qu'une manœuvre pour faire oublier l'essentiel qui est ces témoignages et ce nombre qui va grandissant, détourner l'attention et désigner encore une fois la femme comme "responsable et coupable" pour que surtout rien ne change. Bientôt on insinuera des doutes sur la véracité de leurs témoignages pour sous-entendre encore fois que la femme est responsable et coupable.
Certains évoquent un "balance ta pute" et osent tout (les cons, c'est à ça qu'on les reconnait disait Coluche) même dire que des hommes ne peuvent contrôler leurs pulsions sexuelles que, bien sûr, les femmes attisent. C'est la faute des femmes. Encore. Eux ne sont que les victimes.
Oh et d'autres trucs, je n'ai pas tout noté.
"Je suis triste d'apprendre qu'autant de femmes (voire toutes les femmes...) ont subi harcèlement, agression ou pire..."
Si cela t'a aidé à découvrir et peut-être à prendre conscience de l'ampleur de la situation, dis-toi que c'est à ton avantage pour tes relations avec les femmes. Si tu es intelligent et respectueux, tu es et seras gagnant.
Si on listait toutes les formes d'agressions physiques, sexuelles, verbales, morales et que l'on nous demandait de lever la main si nous avons été victime d’une, nous lèverions toutes la main. (et la réponse ne serait pas une fois mais bien plus que cela).
Dans quelle société voulons-nous vivre ? Et quelle société allons-nous laisser aux générations suivantes ?
'Je me sens pas visé par le All Men are Trash pourtant je suis aussi un garçon... mais j'avoue avoir du mal à me dire qu'une nana puisse penser ça de moi sans me connaître... juste parce que je suis un garçon... mais en même temps, j'essaye (j'ai bien dit essaye !) de me mettre à sa place et effectivement avec toutes ces histoires qui sortent, je peux comprendre que les femmes peuvent dire ça ! Et comme je l'ai lu sur internet : All Men Are Trash ca veut pas forcément dire que tous les hommes sont des connards mais que toutes ces agressions ont été FAIT par des hommes"
Tout comme « balancetonporc » ne veut pas dire que tous les hommes le sont. C’est un cri de peine, de douleur, d’indignation, de colère contre les hommes qui ont des comportements d'animaux.
N’as-tu jamais fait une généralité sous le coup d'une émotion ? Moi si. Par ex., il m’est arrivé de souffler et dire « Non mais ils sont tous cons aujourd’hui ?!!". Penses-tu sincèrement que je faisais allusion à l’humanité toute entière ou à quelques individus ? Le principe est le même avec ces hashtags : il est bien question des agresseurs et uniquement d’eux.
"Il faut arrêter que la solution proposée uniquement est de faire un wagon que pour les femmes, un carré dans un festiva' que pour les femmes, des zones réservées aux femmes."
Je suis parfaitement d'accord avec toi, Estelle. Il y a une montée de violence et en réponse on assiste à un recul des droits de la femme alors que dans les textes l'espace public et semi-public est à toutes et tous en toute égalité, et ce, sous prétexte de la protéger. Si c'est vraiment l'idée de la protéger et bien, on le fait très mal, et finalement on ne le fait pas, c'est tout l'inverse qui se produit.
Ce que je comprends est que l'on ne punit pas le comportement de l'agresseur, ce prédateur qui finalement ne se sent pas coupable mais plutôt victorieux, conquérant d’un espace qui appartenait aux deux et qui désormais appartient à lui seul. Et ainsi il pense qu’on lui a donné raison. Par contre, on punit la femme en rognant ses droits, on la déclasse. On croirait se retrouver aux temps à vomir où il y avait des wagons pour les personnes noires aux US. Une manière de chasser la Femme de l’espace public et semi-public. Tout comme ces harcèlements qui la chassent dans/de la rue.
"Par ailleurs, je crains que ça aboutisse à une belle récupération politique et des mesures propices à détruire tout qu'il pouvait rester d'amusant et spontané dans la drague. Tels des tableaux d'affichage partout nous expliquant comme à des attardés les différences drague/harcèlement/agression, des normes très strictes entourant les echanges h/f....
Bref une transformation des comportements extrêmement positive d'un côté, mais de l'autre qui risque fortement de relayer "la bohêmmme ?" au rang de lointain souvenir d'une époque insouciante..."
Je le crains également et je crains que le résultat soit encore une fois médiocre pour ménager la chèvre, le chou et son poste. J'aimerais tant être étonnée agréablement.
J'ai lu la première page. J'espère ne pas avoir fait de doublon dans mes réactions. Bonne fin de journée à toutes et tous. J'essayerai de poursuivre la lecture du sujet plus tard. Enfin si j’y arrive.
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