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J'étais une jeune fille laide ...

62 ans Québec, Canada 1664
Voici une petite histoire de mon crue ...

Ecrite suite à un rêve.

Elle est en plusieurs chapîtres.

J'espères que vous l'apprécierez :D
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 1

Dès l’âge de sept ou huit ans j’ai su que je n’étais pas belle. Jusque là personne ne m’en avait rien dit mais les enfants de l’école ou j’allais se chargèrent bien vite de me le faire comprendre.

J’étais un peu boulotte, affligé de grands cheveux blonds sans éclats, de dents de lapin, et pour ajouter à mon malheur des tas de taches de son. Mes bras étaient si longs qu’on aurait dit une femme de Neandertal.

A cet âge les enfants peuvent se montrer très cruel. Ne mettant aucunement en doute leur jugement, malgré les encouragements de ma mère, je m’efforçai dès lors d’être le plus invisible possible.

Cachant mon horrible visage derrière ma tignasse blonde je longeais tous les jours les murs de la cour de récréation cherchant à me mettre à l’abri des remarques acerbes des uns et des autres en me réfugiant dans la section des mal aimés.

C’est ainsi que j’appelais ces enfants aux défauts physiques ou mentaux, souffre-douleur de choix pour les plus que parfaits élèves du Sacré Cœur.

Nos sorts communs auraient du nous rapprocher mais ce n’était pas le cas. Peut-être qu’a force d’en avoir marre d’être victime nous avons juste envie de devenir un peu bourreau à notre tour.

Alors je me tenais loin des uns et des autres et je me réfugiais alors dans un livre véritable bouée de sauvetage pour mon âme en détresse.

Auteur: Lili des lacs (c'est mon nom de plume)
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 2

Quinze ans. L’âge ingrat par excellence. Nul besoin de vous expliquer que lors des boums je faisais tapisserie. Aucun garçon, même le petit gros ou le grand boutonneux ne serait venu m’inviter pour tout l’or du monde !

Ma mère m’obligeait à aller à ces fêtes sous prétexte qu’il n’était pas bon que je reste plonger dans des livres à longueur de journée.

J’étais encore solitaire. Bien sur j’avais bien quelques copines. Elles aussi étaient des laissés pour compte. Trop grandes. Trop grosses. Avec des lunettes. Un gros nez.

Pour ne rien arranger j’avais développé une forte poitrine dès l’âge de 12 ans. Résultat j’avais eu droit à tous les tours inimaginables des garçons en quête de défi à relever. Je ne compte plus le nombre de fois ou un garçon m’a pincé un sein en criant victoire à qui voulait bien l’entendre.

Afin de camoufler ces porte-étendard je portais des vêtements amples et sans forme. Je ressemblais à un militaire en tenu de camouflage. Des chandails amples trois fois trop grand pour moi et un pantalon en coton de style militaire. Un vrai garçon manqué. J’avais même coupé mes longs cheveux pour une coupe à la garçonne. Je dissimulais mes traits désormais grâce à une casquette kaki de même couleur que le pantalon « of course ! ».

Je m’efforçai d’avoir l’air détaché de tout. Mes notes étaient moyennes mais sans plus. Il faut dire que je n’avais pas trop la tête à étudier. La situation familiale n’était pas rose et c’était un peu difficile d’étudier dans les cris, les larmes et les dépressions à répétition de ma mère.

Je m’étais trouvé un refuge. Un parc abandonné pas très loin de chez moi avec vue sur le Fleuve St-Laurent. L’eau a toujours eu un effet très apaisant pour moi. Et là, dans le silence que seul le vent dans les feuilles venait parfois troubler j’ingurgitais des tonnes de bouquins.

J’avais déjà lu « Les mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand » , « Neige Noire de Hubert Aquin » et j’en passe.

J’avais à cette époque un faible pour les romans historiques.

Et je rêvais de prince charmant, d’amour éternel, de bonté et de beauté.

A suivre …
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 3

A l’âge de 17 ans je rencontrai Alain. Je participais alors à diverses activités avec d’autres jeunes.

Quand je l’ai rencontré c’est son regard qui m’a le plus impressionné ! Nous revenions de faire une activité extérieure avec un groupe de jeunes, il faisait très froid, et un de ces yeux s’est teinté de brouillard ! Ce n’est que plus tard que j’ai compris pourquoi.

Alain avait un handicap. Il avait un œil de verre. Il avait perdu son œil suite à un incident lors d’un match de hockey. Le contraste du froid et du chaud faisait en sorte qu’une buée recouvrait alors l’œil de vitre.

Ce jour là les animateurs nous avaient placés en équipe. J’ai été jumelé avec Alain. Et par la suite il s’est toujours arrangé pour être avec moi lorsqu’il y avait des activités en tandem.

Un jour, le 14 février jour de la Saint-Valentin, Alain m’a déclaré sa flamme en me donnant une très jolie carte et une boîte de chocolat. J’étais aux anges ! Moi le vilain petit canard j’avais enfin un amoureux !

Un jour je suis arrivé plutôt à l’école. Je me suis dirigé vers le casier lorsque j’ai entendu Alain discuter avec ces copains. Il était question de pari, d’argent, etc. J’étais si triste, je me sentais si mal que je n’ai pas réalisé que je m’étais approché de lui, les joues inondées de larmes.

« Pourquoi as-tu mentit ? » « Tu m’as dis que tu m’aimais ! »

Alain eut alors une réaction vive et me repoussa sèchement en me disant : « Comment un gars normal pourrait aimer un laideron comme toi ! ».

C’est sous les rires et les regards moqueurs que je traversai le corridor, les jambes tremblantes et le cœur au bord des lèvres.

A suivre …
62 ans Québec, Canada 1664
Ah j'oubliais ... cette petite histoire est une histoire d'amour et de ... vengeance ;)
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 4

Ma mère n’avait guère les moyens de me permettre de faire de grandes études tant et si bien que je décidai d’opter pour une formation professionnelle.

A dix-huit ans, mon diplôme de secrétariat en poche, je partis à la conquête du monde. Je trouvai rapidement un travail dans une entreprise de construction ou je n’avais que des contacts très réduits avec les employés et la clientèle ce qui me convenait très bien.

Je travaillais depuis huit mois pour cette compagnie lorsque la secrétaire de direction tomba malade et elle du s’absenter pendant plusieurs semaines.

Nous approchions de la fin de l’année et des rapports urgents devant être déposés devant le conseil d’administration, mon patron, Eric B., me demanda si je pouvais me charger de tout ça.

Pendant des soirs nous sommes restés au bureau lui et moi afin de compiler toutes les données et je pus préparer dans les temps les rapports demandés.

En récompense de mes loyaux services non seulement il me remboursa tout mon temps supplémentaire mais j’eus même droit à une prime.

Je profitai de cette « manne » imprévue pour recycler ma garde-robe et j’achetai quelques robes et tailleurs qui m’allaient très bien aux dires de ma mère.

Le soir de la fête de Noël du bureau, Eric B. m’offrit de me raccompagner chez moi. Était-ce le champagne, la solitude, mes hormones je ne saurais le dire mais Eric B. et moi devinrent amants ce soir là.

Il quitta à 2 heures du matin en me laissant un petit mot tout doux, tout mignon.

S’amorça alors une liaison secrète. Eric m’expliqua qu’il était très discret et qu’il serait de mauvais ton de s’afficher au bureau ne serait-ce pour ne pas exacerber les jalousies des autres secrétaires.

Pendant des mois, Eric venait me retrouver dans un petit appartement qu’il avait loué pour moi. Je lui préparai des petits plats. Le dorlotai tout plein. Musique douce, chandelles, bains moussants, massages, nuits torrides ou je me soumettais de bonne grâce à toutes les nouveautés proposées. Nous sortions très rarement. Eric préférait regarder des films à la maison. De toute façon il était tellement prit qu’il était très rare qu’il passe la nuit complète à la maison.

J’aurais du me douter qu’il y avait anguille sous roche. Qu’il était curieux qu’il ne m’ait jamais invité chez lui ! Curieux qu’il arrive à des heures peu habituelles ou encore qu’il ne puisse rester à coucher plus longtemps. Mais j’étais si naïve !

Un matin, alors que je me servais un petit café ma collègue Nancy s’approcha de moi avec un grand sourire et me dit : « Dis, c’est toi qui fais la collecte pour la naissance du bébé ? »

« De quel bébé parles-tu Nancy ? lui demandais-je »

« Mais du bébé que la femme d’Eric vient de mettre au monde ! »

Il me fallu tout mon self-contrôle pour ne pas m’écraser, là, devant elle.

Un peu plus tard j’allai retrouver Eric dans son bureau et lui demandai si cette « nouvelle » était vraie ?

La mine déconfite Eric m’expliqua que cela n’allait plus très bien avec sa femme. Qu’ils vivaient même séparé depuis quelques temps ! Que la venue de l’enfant compliquait un peu les choses ! Il me demanda d’être patiente. Que bientôt il serait totalement libre ! Qu’il ne m’en avait pas parlé parce qu’il a avait peur de me perdre ! Que c’est moi qu’il aimait etc. !
Et je l’ai cru.

Bien sur la venue de l’enfant a changé plusieurs choses dans notre relation. Je ne compte pas le nombre de fois ou il m’a appelé à la dernière minute pour me dire qu’il ne pourrait venir finalement. Le nombre de fois ou j’ai du jeter à la poubelle le repas carbonisé.

Pour me prouver sa bonne foi il m’invita plusieurs fois dans son petit pied-à-terre et me faisait lui-même la cuisine.

Malheureusement l’ombre de sa femme planait sur notre amour. Il n’arrêtait pas de me dire de patienter. Que bientôt il allait pouvoir la quitter mais que ce n’était guère possible maintenant car elle était dépressive et qu’il craignait que le petit ne subisse les conséquences d’un divorce !

Encore une fois, je l’ai cru. Pendant deux ans.

Jusqu’au jour ou j’ai appris que sa « femme » était à nouveau enceinte.

Cette fois c’est lui qui m’apprit « l’heureuse nouvelle » en me disant qu’elle l’avait coincé un soir de beuverie. Qu’il regrettait ! Que cet enfant remettait tout en question !

Il se montra bon prince. Il m’assura qu’il assumerait les frais de l’appartement pendant 6 mois, le temps de pouvoir me relocaliser. Puis il vit le nécessaire pour que je sois muté dans un autre département. Bref, il fut très chic. Je quittai aussitôt l’appartement et retournai chez ma mère, j’avais ma fierté tout de même !

Quelques semaines plus tard une nouvelle secrétaire de direction entra en fonction. Belle comme le jour. Mince, de longues jambes effilées, les yeux verts, la bouche en cœur.

Elle ne mit pas longtemps à emménager dans mon ancien appartement. La place était encore chaude si on peut dire.

Il l'amenait au théatre, voir des spectacles.

Fier de l'avoir à son bras ... une beauté pareille !

A suivre …
55 ans Mons / Belgique 2229
Vivement la suite !!!
Bravo =D>
390
PouletteBBQ,

J'avais déjà imaginé la fin, mais j'attends donc la suite. C'est un reve (que tu dis, mais alors ce n'est pas autobiographique), cela aurait pu, non? Enfin, il me hate de lire la suite!!! Ne me fais pas trop attendre.

Bravo en tout les cas pour ce récit.
62 ans Québec, Canada 1664
En fait ce récit est en partie autobiographique ... c'est la "section" vengeance qui est un rêve :lol:

Merci pour vos commentaires ... ça me fait chaud au coeur ! :D
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 5

Finalement au bout de quelque temps je trouvai un autre emploi.

J’eus plusieurs aventures sans lendemain sur lesquels il n’y a pas grand chose à dire si ce n’est que cela me permit d’évacuer mon trop plein d’énergie sexuelle.

Je m’étonnais de l’imagination des mecs prêts à me raconter n’importe quelle histoire pour partir aussitôt vider.

J’affichais alors un visage compréhensif de circonstance, notais le faux numéro de téléphone qu’il me donnait sur un calepin laissé bien en évidence sur la table de chevet, tendais une bouche distraite pour un dernier baiser et refermais la porte consciente que je ne le reverrais plus jamais.

Une fois mon amant d’une nuit parti j’engouffrais des tonnes de glaces, des biscuits, des grignotines de toutes sortes telle une boulimique en manque de sucre.

Mon poids, cette éternelle obsession fluctuait au rythme des saisons et de la garde-robe sans cesse à changer parce que trop petite.

Un jour mon frère me donna son vieil ordinateur et je devins une internaute passionnée voir compulsive.

J’aimais visiter les musées virtuels, les sites de photographies etc.

Jusqu’au jour ou une collègue me parla d’un tchatte de rencontre.

- « Tu devrais aller sur « Love.com » je t’assure qu’il y a là des mecs d’ici et d’ailleurs qui sont supers ! »

Pourquoi pas ! Après tout j’avais fait le tour de mon terrain de chasse habituel et je n’avais rien à perdre.

C’est là où je fis la rencontre de Jalel. Tunisien, 48 ans, beau, brun, ténébreux, séduisant.

Ah comme il savait parler aux femmes !

Pendant des mois il me fit une cour intensive auquel je résistai bravement. Puis il m’annonça qu’il allait venir me voir. Il allait prendre l’avion pour venir me voir car il avait quelque chose de très important à me dire et il voulait me le dire de vive voix !

Je n’y croyais guère. Il n’allait tout de même pas faire sept heures de vol pour venir me parler !


Mais il le fit.

Notre première rencontre, ce jour là à l’aéroport, fut comme un feu d’artifice. Il était tellement beau ! Il resta deux semaines ! Ce furent deux semaines intenses et passionnées.

Contrairement aux amants Maghrébins que j’avais connu, il n’avait aucune réticence, aucun tabou, aucune limite.

Ça se voyait qu’il n’en était pas à ces premières armes !

Je l’avoue au bout des deux semaines j’avais du mal à tenir debout et j’avais mal partout tellement j’avais été pétri, palpé, mordu, léché etc.

Ce n’est qu’a son départ que j’ai compris qu’il m’avait contaminé. Le plus puissant venin coulait dans mes veines. J’en voulais encore de son amour. J’en voulais encore de son poison.

Tant et tant que je ne réalisai pas que je venais de nier ma promesse solennelle de ne plus jamais m’engager sentimentalement avec quelqu’un.

J’allai lui rendre visite en Tunisie. Le voyage fut magnifique. Toute la famille me reçut comme si j’étais une princesse et je fus inondé de cadeaux.

Un soir Jalel me demanda en mariage devant toute la famille et je dis oui.

Mes vacances se terminaient, je sentais Jalel nerveux à l’idée de me voir repartir loin de lui.

Finalement pour le rassurer sur la profondeur de mes sentiments j’acceptai de le marier avant de repartir. Un petit mariage simple devant un juge de paix et un prêtre. Jalel me traduisit plus tard les paroles prononcées en arabe. J’avais accepté de me convertir à l’Islam en acceptant de le marier !!! J’étais bouche bée. Mais Jalel m’embrassa tendrement et me dit que ce n’était pas obligatoire de ne pas m’en faire avec ça et que jamais il ne m’obligerait à le faire si je ne voulais pas.

Je repartis pour le Québec le cœur en peine et j’entrepris dès mon arrivée les procédures pour le faire venir.

Huit mois plus tard il était là, souriant, et plein d’enthousiasme.

Trois mois plus tard je vivais un véritable enfer. Il était toujours sans emploi. J’eus beau lui expliquer que ce n’est pas à 11h00 du matin qu’il fallait aller postuler pour des postes mais dès 8h30 rien à faire. Il me serinait à longueur de journée que les Québécois étaient racistes. Qu’il fallait l’aider ! Qu’ici comme ailleurs il fallait des « connections » .

Une amie me parla d’un poste disponible pour lequel Jalel avait toutes les compétences. Elle intercéda auprès de son contact au service du personnel et un rendez-vous d’embauche fut fixé.

Le soir en rentrant du travail je trouvai Jalel en train de naviguer sur le net.

- «Alors habibi comment s’est passé cette entrevue ? »

- « Je n’y suis pas allé ! »

- « Comment ? Mais, qui a-t’il ? »

- « Écoute, j’ai parlé avec le responsable du service du personnel au téléphone et la description qu’il m’a donnée du poste ne faisait pas du tout mon affaire. C’est un poste en dessous de mes compétences ! »

- « Mais Jalel ! Il te faut un emploi. Tu aurais pu prendre celui-là et continuer tes recherches. »

- « Toi tu ne penses qu’a toi ! Moi j’ai besoin d’avoir un travail qui me stimule, qui me passionne. »

J’étais si estomaquée que je me dirigeai vers la cuisine pour préparer le repas. Plus tard mon amie me téléphona pour savoir comment s’était passé l’entrevue. Honteuse je lui dis que Jalel avait préféré ne pas donné suite car cela ne correspondait pas à son domaine de compétences.

Les choses ne s’améliorèrent pas. Un jour je suis rentré plus tôt du travail car j’étais souffrante. Je le trouvai devant l’ordinateur en train de tchatter avec une femme à moitié nue sur la cam.

S’en était trop ! J’entrai alors dans une colère terrible ! Au lieu de s’expliquer il partit en claquant la porte.

Profitant de son absence je vis une petite recherche sur le net et je constatai qu’il avait une liste de contact impressionnante. Des femmes. De toutes les origines avec qui ils correspondaient depuis bien longtemps pour plusieurs.

J’eus mal ! Terriblement mal !

Il ne rentra pas pendant trois jours. A son retour il trouva la porte fermée. J’avais pris la précaution de changer les serrures. Et j’avais laissé ses choses dans la remise de jardin sur laquelle j’avais épinglé une note. Adieu !

Bien entendu il n’allait pas partir honorablement. Il demanda de l’assistance sociale et je du rembourser le gouvernement de toutes les sommes qui lui furent versée et ce, pendant 2 ans.

En fouillant dans l’ordinateur je découvris une lettre, envoyé à une certaine Samira.

… oui je sais que c’est long ma chérie mais c’est le prix à payer pour vivre libre au Canada et pour toi je suis prêt à tous les sacrifices.. Ne vas pas t’imaginer que c’est la joie pour moi. Juste de coucher avec cette horreur me fait mal au cœur. … mais non ne t’en fais pas je ne fais rien de mal … une femme comme ça … en plus je lui ai donné plein d’argent pour l’aider … elle ne travaille pas … c’est moi qui fait tout ici … en plus elle est malpropre ... s'habille de façon inconvenante ... j'ai honte de sortir avec elle devant les gens ...

A suivre …
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 6

Pendant quelques années je demeurai seule.

Bien sur j’avais quelques amis-amants mais mon cœur était froid, glacé même.

Je fis alors la connaissance de Youssef. Il serait plus juste de dire que je lui suis carrément tombé dans les bras car me prenant les pieds dans un tapis je me retrouvai projeté contre lui.

Il m’aida à me remettre debout et plongea ses yeux dans les miens tout en esquivant un sourire espiègle.

- « Ça va madame ? »

- « Oui, oui, désolé ! »

J’allais sortir lorsqu’il me demanda : « Vous ne voudriez pas prendre un café avec moi ? » « Non désolé, je suis pressé. » Que je lui répondis un peu sèchement ! « Même pas pour me remercier de vous avoir empêché de tomber ? »

J’avoue que je n’ai pu refuser. Cela aurait été très discourtois de ma part. Et puis, j’avais bien 15 minutes à perdre non ?

Nous avons parlé pendant des heures. Youssef était ce genre d’homme avec qui nous étions tout de suite à l’aise. Il me raconta sa vie. Elle n’avait pas été facile. Une enfance pénible. Un divorce qui l’avait beaucoup marqué. Moi si discrète je me suis mise à lui raconter ma vie de long en large.

Il n’arrêtait pas de me dire qu’une femme aussi gentille que moi ne méritait pas ce qui lui était arrivé. Que mon ex-mari n’était pas un homme pour avoir agis ainsi etc. !
Au moment de repartir, il me demanda mon numéro de téléphone en me disant qu’il voudrait bien continuer à me parler si cela était possible.

Bah qu’est-ce qui pouvait m’arriver de parler avec lui au téléphone !

Il s’est alors mit à me téléphoner à tous les jours. Puis à m’envoyer des petits messages, des cartes virtuelles etc.

Un jour il me murmura : « Je t’aime ! »

La panique s’empara de moi ! Je ne voulais plus être aimé ! Je ne voulais plus aimer ! Je ne voulais surtout pas de complications et avec les « arabes » rien n’était jamais simple.

Youssef me jura devant Dieu de ne jamais me faire de peine. De prendre soin de moi. Qu’il n’était pas comme jalel ! Qu’il me serait toujours fidèle etc. !
Pendant des semaines il me fit une cour assidue, tendre, romantique. Comment aurais-je pu résister !

J’acceptai donc sa demande en mariage et me retrouvai pour la 2ième fois de mon existence devant un imam à prononcer à 3 reprises le oui qui allait m’engager à cet homme pour la vie.

Mon bonheur fut de courte durée. A peine quelques semaines plus tard je découvris que, contrairement à ce qu’il m’avait dit, il n’était pas divorcé dans son pays d’origine.

Ce n’était que la pointe de l’iceberg !

A mes questions il m’imposa un silence total pour finalement s’enfuir sans explications.

La honte que j’ai ressentie alors, la détresse dans laquelle me plongea cette nouvelle eut presque raison de mes forces physiques et mentales.

J’allais sombrer dans une forte dépression lorsque arriva un événement bouscula tout.

Un événement qui allait me donner les moyens de me venger.

A suivre …
C
53 ans 1965
PouletteBBQ a écrit:
En fait ce récit est en partie autobiographique ...


:? :shock: C'est assez rude tout ça... :shock:
Mais comme un feuillton TV, je meurs d'envie de lire la suite :D ;)
44 ans 2506
J'ai hâte de lire la suite !!!! ;)
390
PouletteBBQ,

Et bien, tant de rebondissement dans tes récits. J'avoue que certains passages m'ont fait mal au coeur. J'attends la suite aussi avec impatience et c'est tellement bien raconté.

Bonne nuit.

Et j'espère que tu es enfin heureuse aujourd'hui, enfin je te le souhaite de tout coeur car je trouve que tu as vécu tellement de chagrins d'amour si pénible que je te félicite meme si tu as déprimée à un moment donné.
62 ans Québec, Canada 1664
Chapitre 7

En me rendant au dépanneur ce matin là j’avais les yeux rouges d’avoir pleuré toute la nuit.

En fouillant pour trouver de la monnaie j’aperçu au fond de mon sac un vieux billet de loterie.

Je l’avais acheté il y a trois semaines lors d’un tirage de 40 millions de dollars en me disant, bof !

Le préposé passa mon billet dans la machine et celle-ci se mit à sonner indiquant que mon billet était gagnant. Sans doute avais-je gagné dix dollars comme toujours ! Le préposé m’indiqua que je devais aller chez Loto Québec réclamer mon lot car il dépassait la somme qu’il pouvait me remettre qui était de 2 000$ dollars.

- « Ah bon! » Que je lui dis !

Une semaine plus tard je me rendis chez Loto Québec pour apprendre que j’étais l’heureuse gagnante de 40 millions de dollars !!!

Je trouvais curieux que l’on m’amène dans de si luxueux salon pour 2 000$ dollars !

Je restai sans voix ! Ce n’était pas possible !!

Je fus alors prise en charge par une foule de personnes qui me donnèrent des conseils de base comme :

1) Ne prenez pas de décisions impulsives pour l’instant

2) Préparez-vous à être harcelé par toutes sortes de personne qui vont vous demander de l’argent pour toutes sortes de raisons.

J’avoue que j’ai oublié le reste des recommandations.

On me dit que, vu la somme importante que j’avais gagné, j’allais passer à la télévision et dans les journaux. On me maquilla, me coiffa et on me laissa un peu seul le temps de retrouver mon calme.

Pendant ce temps, encore secoué par la nouvelle, je me mis à penser que finalement ce n’était pas une si mauvaise chose que ça de passer à la télévision.

Je me mis aussi à penser à ce que j’allais faire de tout cet argent.

C’est alors qu’un plan machiavélique se mit en branle dans ma tête. La vengeance est un plat qui se mange froid et j’allais me régaler !

A suivre …
B I U