Chapitre 18
J’attendis que m’arriva un dernier rapport me confirmant qu’Eric avait « emprunté » une très importante somme pour mettre en branle la dernière étape de mon plan.
Quatre clients téléphonèrent la même semaine pour annuler des contrats. Ils s’agissaient de quatre très importants clients. Eric et Romuald rencontrèrent les dirigeants des entreprises en question pour savoir ce qui se passait. Ceux-ci leurs servirent des réponses très laconiques, au grand désespoir d’Eric, qui avait investit de fortes sommes dans l’agrandissement de la compagnie, justement pour honorer les contrats mirobolants que ces quatre entreprises leur avaient promis, il y a de cela un peu moins de 6 mois.
Bien sur chaque contrat était assujetti à une pénalité en cas d’annulation mais la somme qu’ils auraient à verser ne rembourserait même pas 1/8 des frais engagés dans les travaux d’agrandissement et de modernisation.
Quelques semaines plus tard se fut au tour des créanciers de l’entreprise de se manifester. Ils exigèrent le remboursement de plusieurs prêts arrivés à échéance.
Les rumeurs de problèmes financiers se mirent à courir sur l’entreprise tant et si bien que leur titre en bourse dégringola.
En moins d’un mois l’entreprise florissante et en pleine expansion se retrouva sur le bord de la faillite.
Romuald dans son désir de trouver des solutions engagea un expert comptable qui constata des irrégularités dans les finances de l’entreprise notamment les prélèvements fait par Eric à même les fonds de roulement de l’entreprise. Cette nouvelle sidéra Romuald qui avait placé toute sa confiance dans son associé !
Pour en avoir le cœur net Romuald contacta à nouveaux les chefs des quatre grandes entreprises et alla les rencontrer seul. Il ressortit de ces entretiens que les entreprises en question ne voulaient plus avoir de relation d’affaire avec Eric B. pour des raisons diverses. En gros le message était : Faite le ménage dans votre entreprise et nous serons ravis de reconsidérer notre position.
Mais que faire !
Romuald détenait 51% des parts mais n’avait pas l’argent nécessaire pour racheter les parts d’Eric.
Un soir, sa femme vint le chercher au travail et passant devant mon bureau elle s’arrêta et me regarda droit dans les yeux.
- « Quel est votre nom déjà mademoiselle ? »
Quand je lui donnai mon nom elle me regarda en souriant et me dit : - « Des yeux comme les vôtres sont inoubliables ma chère !
J’eus un frisson. M’avait-elle reconnu ?
Je n’avais plus de temps à perdre. Le soir même je pénétrai dans le bureau de Romuald et je lui expliquai que j’étais la grande responsable de tous les déboires de l’entreprise.
Je lui offris la possibilité de racheter les parts d’Eric. Il n’était guère en position de refuser cette offre d’achat d’autant qu’il y avait suffisamment de preuves pour le faire accuser de malversation.
S’il était d’accord je m’engageais à faire le nécessaire avec les créanciers de l’entreprise.
De plus les quatre clients rébarbatifs rentreraient au bercail et fourniraient à l’entreprise des contrats qui leur permettrait de non seulement remonter la pente mais aussi de devenir le « leader » dans leur domaine.
Romuald m’écoutait attentivement bouche bée !
- « Qui êtes-vous ? » me demanda-t’il finalement.
Je lui dévoilai mon identité.
- « Vous ? Mais comment est-ce possible ? »
Je lui expliquai, en partie à tout le moins, ce qu’il en était.
Il était placé devant un dilemme. Soit, il acceptait ma proposition et c’était la chute d’Eric, son ami d’enfance et complice dans l’entreprise. Soit, il me dénonçait et se serait alors la chute de tout ce qu’il avait construit depuis 25 ans.
Moins de 48 heures plus tard il me contacta à ma résidence et me donna rendez-vous dans un café situé non loin de chez moi.
Sa femme et lui m’attendait. J’étais surprise de la voir mais je compris, en la voyant que c’était gagné ! Elle n’avait jamais aimé Eric et cette finale n’était pas sans la réjouir.
Romuald signa donc les documents qui me permirent de mettre en branle tout le processus de la descente aux enfers d’Eric.
Dès le lendemain, Romuald nous convoqua Eric et moi à son bureau.
- Mademoiselle je vous demanderai de prendre note de l’ensemble de notre conversation s’il vous plait !
Romuald expliqua à Eric que vus son attitude des derniers mois, des récents déboires de la compagnie etc. il était préférable de mettre fin dès ce jour à leur partenariat.
Eric explosa ! Il n’en était pas question !
Alors Romuald dit à Eric qu’il n’aurait d’autre choix que de mettre la police au courant du détournement des fonds qu’il avait commis.
Pouvait-il rembourser la forte somme qu’il avait emprunté ?
Eric vit qu’il était coincé comme un rat.
- « Bien je vais partir puisque c’est ce que tu souhaites mais pas avant que tu ne m’ais remboursé mes parts dans l’entreprise. »
Eric croyant que Romuald ne disposait de la somme nécessaire il fut très étonné de le voir lui tendre un chèque de 375 000$.
- « Tu constateras, à la lecture du document qui y est joint que j’ai déduis de la somme qui t’est due les sommes que tu avais « emprunté » à l’entreprise. Nous sommes donc quitte Eric ! »
Romuald demanda à Eric de signer les documents mettant fin à leur association. Ce dernier commença par refuser. Au nom de leur vieille amitié il ne pouvait pas lui faire ça ! etc. Mais Romuald tenu bon. Eric n’eut d’autre choix que de signer. Romuald se tourna alors vers moi et me demanda de signer à titre de témoin ce que je fis.
Il donna alors à Eric une copie de l’ensemble des documents et lui demanda de quitter immédiatement l’entreprise.
Pour plus de sûreté, une fois Eric sortit du bureau, il contacta le chef de la sécurité lequel raccompagna Eric à la sortie une fois qu’il eut récupéré une partie de ses effets personnels dans son bureau.
Avant la fin de la journée, de nouveaux contrats étaient signés avec les quatre principaux clients.
Les créanciers furent payés en totalité.
Dès le lendemain, devant l’annonce des contrats alléchants qu’ils avaient obtenus, le titre de l’entreprise grimpa en flèche à la bourse.
Je fis mes adieux à Romuald. Avant de partir, je lui remis un document légal dans lequel je confirmais que je transférais mes parts dans l’entreprise à son épouse. Romuald n’en était toujours pas revenu alors que je me dirigeais vers l’ascenseur pour quitter ce bureau à jamais.
Mais tout n’était pas encore terminé.
Il restait une petite chose de rien du tout à régler.
La femme d’Eric avait reçu par courrier recommandé des tas de photos, films, rapports lui confirmant ce qu’elle doutait depuis plusieurs années déjà !
Elle engagea sur-le-champ un avocat qui fit saisir les comptes de banque d’Eric dans lesquels il venait de déposer le fameux chèque.
Eric se retrouva alors à la rue. Sans boulot. Sans argent.
Il alla retrouver sa maîtresse pour lui dire qu’il avait décidé de quitter sa femme. Que c’est elle qu’il aimait ! Qu’il ne pouvait vivre sans elle !
Il trouva l’appartement vide. Elle était partit emportant avec elle vêtements, bijoux, fourrures.
Le propriétaire du logement vint voir Eric et exigea le paiement du loyer. En fait, sa chère et tendre maîtresse avait négligé de payer un tas de factures et comme le loyer était au nom d’Eric c’est lui qui devrait voir à payer tout cela à défaut, comme le lui dit aimablement le propriétaire il serait évincé et les meubles seraient vendus pour payer la créance !
C’est ainsi qu’Eric se retrouva à la rue. Sans un sous. Sans emploi.
Assis sur le lit d’une chambre d’hôtel miteux il prit les documents que lui avait remit Romuald et s’apprêtait à les jeter aux ordures lorsqu’il remarqua une chose qu’il n’avait pas vu auparavant.
La signature du témoin. Il poussa alors un hurlement de fureur tel que l’hôtelier voulu le mettre à la porte de l’hôtel.
Et de trois !
Ah oui. La charmante et jeune maîtresse d'Eric reçu un joli chèque pour ces précieux services. Elle le méritait bien non ?
A suivre …