Je viens de faire un tour sur le site de campagne de Sarkozy et il y a un décompte avec les millièmes de secondes et tout, tellement il est sûr de son sacre de ce soir... Honnêtement pour moi, cette arrogance n'augure rien de bon, cette attitude triomphaliste (rdv place de la concorde), pour quelqu'un qui prétend rassembler, c'est quasiment terrifiant. Outre sa politique et toussa (à laquelle je n'adhère pas mais qui à le droit d'exister même si
je la trouve profondément injuste), c'est le personnage qui me terrifie, cette espèce d'assurance, cet égotisme, le "moi" comme unique référence, cette brutalité sous-jacente... J'ai peur de lui, et étant donné que je ne suis pas médium, je suppose que d'autres devraient en avoir peur aussi...
La France n'est pas le centre du monde, n'en déplaisent à ces fervents admirateurs, comme les Français ne sont pas le peuple dont la survie de l'espèce dépend... Cet égocentrisme forcené du candidat Sarkozy, j'ai l'impression qu'il circule de manière circulaire dans ses meeting : "je vous protègerai" de quoi Grand Dieu Sarkozy ? de la marche du monde ? De la mondialisation ? Des racailles aux portes de la Cité ? Des boat people qu'on appelle avec mépris sans-papiers ? De ceux ont besoin de l'aide sociale... et donc de notre argent via les impôts ? Il ne propose rien de plus que de changer le Monde... Et même s'il y croit lui-même c'est tout bonnement impossible.
Les journalistes étrangers ne s'y trompent pas eux... Certains exagèrent en parlant d'éventualité de guerre civile, d'autres interrogent timidement sur un risque de dictature, d'autres évoquent un Bush français, d'autres un bonapartiste, d'autres encore parlent de contrôle des médias ... Bref d'aucuns diront que ce sont des bêtises de "gôchistes"...
Sarkozy est peut-être un homme intelligent, talentueux mais il n'a pas les qualités requises pour être chef d'état. Je ne sais pas si c'est une histoire de maturité, ou de sagesse ou tout simplement d'équilibre personnel, mais il n'a pas l'étoffe d'un président. Je pense que s'il gagne, on regrettera un Chirac, qui des fois nous surprenait par ses elans d'humanité (je dis bien des fois). On n'aura pas ces surprises avec l'inflexible Sarzozy.
Bon je vais prendre ma douche, prendre mon train et aller voter là où j'ai grandi, Mantes-la Jolie, Val Fourré, en espérant qu'on sera assez nombreux là-bas à se mobiliser comme au premier tour, voire plus nombreux encore. Je vais prendre le parti de voter Ségolène, soit un "statu quo" vis-a-vis de la situation d'aujourd'hui (je ne crois plus aux miracles) mais en restant persuadée que c'est la solution la mieux appropriée aujourd'hui.