Pour ma première, déclenchée en soirée vers 21 h, vers 23 h vomissements et diarrhée, puis après une bonne douche premières contractions, j'ai eu la péri vers 3 h du mat, et je n'ai plus rien senti du tout, ni contraction ni rien, il a fallu me guider, la petite est née à 13 h, le rêve.
Pour le petit par contre le cauchemar, déclenchée également en soirée 21h un lundi, en plus à la diète à cause du protocole de diabète (gestationnel)j'ai du tenir sans presque boire et manger jusqu'au jeudi matin.
Le mercredi soir on est passé en salle de travail alors que rien n'y faisait pour ouvrir le col et que les deux péri ne fonctionnaient pas, j'ai fait un malaise (vagale je l'ai appris par la suite) et j'ai cru mourir. L'anesthésiste (20 ans de métier) a appelé son chef en renfort, ils ont testé toute une batterie de produits, en vain.
On a ouvert la poche des eaux et c'est très douloureux, le petit a été un peu griffé dans l'exercice. Et toujours rien. Le gynéco qui se baladait les mains dans les poches sans un mot de soutien, sourire aux lèvres et les gens qui entraient et sortaient comme à la poste ou sur le quai de la gare. Et la douleur de plus en plus puissante. La seule chose que je fixais c'était le monitoring.
On m'a posé des aiguilles pour tester l'acupuncture, on m'a filé de l'homéopathie, bref, un bon coup de masse derrière l'oreille m'aurait fait le plus grand bien. J'ai commencé à hurler vers les 23 h 30, parce qu'on arrivait aux limites fixées pour engager une césarienne et que je ne pouvais plus retenir mes cris, qui pourtant étaient là depuis des heures.
L'anesthésiste est repassé à plusieurs reprises et a tenté de me redonner un peu de réconfort. Mon homme est allé s'étendre. Moi ça faisait déjà 50 h sans sommeil, et là je me suis retrouvée absolument seule pendant une bonne demie heure. L'oxygène s'est débranché, je mourrais de soif, on m'avait sondée mais la sonde était une vraie torture, comme si on a envie de faire pipi juste avant que la vessie n'explose, ou comme lors d'une bonne infection urinaire...
Mon homme est revenu pour mes piqures d'insuline que je devais contrôler toutes les demies heures. Si j'avais trouvé la force je serais partie de cette table. Vers 2 h du mat la sage femme est revenue me dire que là il fallait pousser. J'ai essayé plusieurs fois, mais je n'arrivais plus à respirer, ni crier, ni à peine ouvrir les yeux d'ailleurs... Juste la douleur. Il a fallu que je supplie pour avoir une trêve d'un quart d'heure.
Avec mon homme on a vraiment fait un bon travail sur la fin, elle a dit poussez, son assistante m'est presque montée sur le ventre pour "m'aider", et j'ai poussé de mes dernières forces, il n'y avait plus aucun bruit, mais j'ai senti que ahhhh je m'étais soulagée, et là j'ai pensé à mon fils qui ne pouvait pas arrivé dans cette saleté, on m'a nettoyé, et j'ai poussé devant la figure blasée de la sage femme... le petit a failli tombé, elle n'y croyait pas elle s'est retrouvée couverte de sang, ça a fait comme un ballon de rugby, c'est l'image qui m'est venue. Aucune déchirure, je crois que j'avais déjà testé pas mal de choses. Mais pour les hémorroïdes, j'en ai ramené de beaux. J'ai trouvé quelqu'un qui savait les soulager et c'est une chance.
Quand j'ai vu les photos, je me suis fait peur, j'ai même dit à mon homme dans les dernières instants maintenant je l'ai fait tu t'en débrouilles, j'en veux plus. Quelle horreur. Quand j'y repense j'en pleure encore.
Le lendemain l'anesthésiste est venu me féliciter, il s'est encore excuser de n'avoir pas pu me soulager. Je lui ai dit qu'il était le seul qui m'ait montré un peu de respect et de chaleur humaine. Mon homme a été choqué par cet accouchement pas de la même manière que moi, il a trouvé qu'on me traitait comme du bétail, ou comme un paquet, on en garde des séquelles profondes.
Le petit va très bien, il marche depuis deux mois déjà.
Ouh désolée pour le livre...