Il est nécessaire d'imposer des limites à l'enfant. Le rôle de parent, d'éducateur, est de former l'enfant à devenir un
adulte, mais pas n'importe quel adulte, autant que possible, un adulte épanoui, heureux, respectueux de ses congénères et des lois. Tout ça à la fois, bien sûr le rôle de parent est difficile, délicat, épuisant également et pourtant c'est possible.
Autant mettre les choses au point tout de suite, vous ne serez pas un ou des parents parfaits, de toute façon ça n'existe pas, et votre enfant arrivé à l'âge charmant de l'adolescence trouvera toujours quelque chose à vous reprocher (c'est fou ce qu'ils sont inventifs à cet âge là, de: « t'as pas le droit de me forcer à manger des cadavres », à « j'ai pas demandé à naître », en passant par « Je sortirai à poil si j'veux! »).
La violence engendre la violence.
Cent fois sur le métier tu remettras l'ouvrage, l'éducation c'est aussi beaucoup de répétition.
Les autres formes de violence (non physiques):
L'humiliation, le dénigrment: « Tu es trop gros, arrête de manger... Tu t'es sali, tu es un cochon... Tu n'es pas capable de faire ça? Moi à ton âge je me débrouillais mieux... »
Les attentes trop fortes: « Travaille plus! Tu ne dois pas avoir de notes en dessous de 14... On va voir ta grand-mère à l'hôpital, tu es grand garçon de 4 ans, tu vas rester sagement dans le couloir à nous attendre, on n'en a que pour quelques heures... »
Le harcèlement: Ne pas respecter un minimum de vie privée de l'enfant, le harceler de questions ou de réflexions sur son travail scolaire, son alimentation, ses copains, ses activités...
Les insultes plus ou moins déguisées: « Tu as fait une bêtise, tu es méchant... tu t'es comporté comme un petit con... Oh! Vraiment qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un enfant pareil?...
La négligence: Ne pas s'occuper de son travail scolaire, de sa santé, ne pas partager avec lui des histoires (ne pas ou presque pas lui parler), le laisser des heures devant la télévision, le laisser se coucher à n'importe quelle heure, ne pas lui imposer de limites...
Je n'ai abordé que les plus courantes, mais il en existe malheureusement d'autres.
Se remettre en question:
Vous pouvez vous faire aider par des spécialistes (psy, éducateurs...). Une question d'abord: Y-a-t-il plus de honte à avoir quand on se tait et n'en fait qu'à se tête ou quand on admet ne pas être parfait et avoir besoin d'aide pour devenir meilleur?
Apprenez à vous respecter et à respecter les autres, ainsi vous apprendrez à votre enfant à se respecter, à vous respecter et à respecter les autres. Mettez-vous au clair avec les préjugés, les discriminations, les jugements à l'emporte-pièce...
Apprenez à comprendre la manière dont vous fonctionnez: Qu'est-ce qui vous énerve? Comment vous calmer? Comment vous faire aider par l'autre parent, ou par quelqu'un d'extérieur? Acceptez vos forces et vos faiblesses, n'hésitez pas à demander de l'aide.
Les limites en questions:
On est d'accord sur le fait qu'il faut poser des limites, mais les quelles? Réfléchissez, apprenez à réfléchir à partir d'un autre point de vue que le vôtre (prenez celui de l'enfant aussi).
Si vous voulez imposer des règles il faut:
Vous même croire en ces règles. Votre enfant sentira si vous lui dites de ne pas mettre ses coudes sur la table mais que vous ne pensez pas que c'est important (et que vous faites ça à cause de votre belle-mère par exemple).
Vous même obéir à ces règles, sauf les règles liées directement à l'âge et à des contraintes physiologiques, il faudra l'expliquer à l'enfant « Tu es encore petit, tu as besoin de plus de sommeil que moi, mais quand tu seras grand tu pourras aussi te coucher plus tard... Tu prends tes médicaments parce que tu es malade... Non je ne prends pas de médicaments, je ne suis pas malade! ».
Le discours doit être harmonieux: si le père dit une chose et la mère l'inverse l'enfant est déboussolé, il ne faudra pas s'étonner s'il réagit bizarrement. Toutefois quand on change de lieu, les règles peuvent changer, voici deux exemples: « Chez grand-mère et grand-père on ne peut pas regarder la télé au goûter, chez nous on peut » On explique bien cela à l'enfant. « En vacances je peux me coucher une demi-heure plus tard parce que le lendemain je n'ai pas école ».
Soyez logiques!
Le bons sens. Réfléchissez à la logique de ce que vous proposez. Vous voulez punir parce que votre enfant refuse de manger alors que c'est l'heure du repas? Demandez lui juste de goûter un peu de chaque, transformez le repas en jeu d'apprentissage du goût, demandez-lui de deviner ce qu'est chaque partie du repas. S'il n'a pas faim, ne le forcez pas à manger, il mangera plus au prochain repas. Voulez vous vraiment apprendre à votre enfant à manger sans faim? C'est un apprentissage de l'obésité que vous lui proposeriez alors.
N'allez pas demander au petit bout d'un an de comprendre que la vase offert pour votre mariage par votre belle famille est un cadeau de prix et si fragile et qu'il ne fallait pas essayer de l'attraper. Vous ne voulez pas de dégâts: sécurisez les lieux ou une partie (sécurisez par exemple la pièce où vous passez beaucoup de temps et lâchez votre enfant par terre, ainsi que sa chambre). Faites des choix: soit interdire de toucher certaines choses (mais ça ne peut pas être valable pour l'ensemble de la maison restons raisonnables), soit ne pas y mettre votre enfant (comme le garage par exemple), soit tout sécuriser; vous pouvez mixer ces différentes solutions: tout est sécurisé sauf le garage auquel l'enfant n'a pas accès, et il reste un danger avec un objet que vous voulez garder à portée de main: la seule règle pour l'enfant sera de ne pas toucher cet objet c'est raisonnable pour lui.
Comprendre:
Essayez de comprendre votre enfant, posez lui des questions, essayez de vous mettre à sa place, de voir ce que vous pouvez faire pour l'aider et de ce que lui peut faire.
Exemple: Les notes de votre enfant baissent. Essayez de savoir ce qui se passe.
Est-ce qu'il travaille moins? Est-ce que le professeur des écoles l'humilie en cours? Est-ce qu'il se fait racketter? Est-ce qu'il est fatigué à l'école parce qu'il dort moins? Est-ce qu'il n'a pas compris les bases et que du coup même en travaillant il n'arrive pas à suivre, à comprendre? Est-il en bonne santé (Combien d'adolescents se sont fait incendié à cause de leurs résultats scolaires jusqu'à ce qu'on diagnostique une mononucléose)?
Ne lui posez pas toutes ses questions directement, mais demandez-lui de vous parler de l'école, de sa vie, s'il a des soucis dont il voudrait parler...
Compréhension, compassion, empathie.
Connaître:
Tout d'abord avant de fixer des limites, de vouloir que votre enfant puisse faire telle ou telle chose il convient de savoir ce qu'il peut faire. On note des généralités qu'il faudra adapter à chaque enfant (certains sont plus rapides, d'autres plus lents, certains timides, d'autres expansifs, certains gros dormeurs, certains petits dormeurs...):
0 à 1 an: le bébé, le nourrisson.
Ils ne commencent généralement à faire leurs nuit qu'à partir de 3 mois (et encore des petites nuits).
Ils différencient vraiment (dès la naissance il y a une reconnaissance olfactive) les parents des autres à partir d'environ 8 mois, c'est la fameuse angoisse du 8ème mois: votre enfant faisait des sourires à tout le monde et voilà que dès que vous lui présentez quelqu'un il se met à pleurer: c'est normal, avant il ne faisait pas bien la différence.
Vers un an les débuts de la marche et les premiers mots, premiers pas vers l'indépendance, il y a encore beaucoup de chemin à faire.
Pendant cette période l'enfant à besoin de beaucoup d'attention, de contacts, de paroles, de gestes qui consolent... Son cerveau est très malléable, il se gave d'informations (couleurs, bruits, textures...), l'enfant apprend énormément sans qu'on n'en voit grand chose.
2 ans: l'âge du « non », votre enfant dit « non » à tout, même si c'est pour faire les choses ensuite, il s'oppose car il se différencie de vous. En disant « non » il dit « oui, je suis moi», « non, je ne suis pas une extension de toi ».C'est le début de l'autonomie.
Il faut poser les limites, lui apprendre les règles de vie en société « on ne frappe pas »...
Attention avant 6-7 ans l'enfant à du mal à distinguer la réalité et la fiction, il peut raconter des choses fausses en croyant que c'est vrai, on ne peut alors pas parler de mensonges (ni donc le punir pour ça), mais attention également: écoutez votre enfant, il ne dit pas forcément des choses fausses.
Astuces:
Expliquez à votre enfant que vous aussi avez été soumis à des règles pour enfant, « Tu sais quand j'avais ton âge, moi aussi... ».
Responsabilisez l'enfant: Confiez-lui des tâches, félicitez-le quand il y arrive, s'il n'y arrive pas aidez-le et félicitez-le. Confiez-lui des tâches primordiales quand vous vous occupez des tâches ménagères: « Il faut absolument touiller la casserole, tu crois que tu sauras faire?... Tu peux prendre le verre sur la table et le mettre dans le lave-vaisselle? Bravo! Voilà tu as débarrassé la table, tout seul! Tu es grand, tu es doué! Bravo! ».
Mettez-le en jeu de jouer votre rôle de parent: Votre enfant ne veut pas prendre son bain, donnez-lui son poupon pour que lui lave son « enfant » comme vous lavez le vôtre!
Faites parlez l'enfant, demandez-lui de vous expliquez pourquoi certaines choses lui pose problème, ainsi vous pourrez établir un « plan de bataille » avec lui et non contre lui. La négociation (non systématique mais occasionnelle) peut aider.
Dédramatisez, respectez les peurs de vos enfants, mais apprenez leur à rire, faites de l'humour. Ayez recours à son imagination et à la vôtre:
"Un méchant monstre rôde dans la chambre dès que la lumière est éteinte? Mais sache que les monstres se nourrissent de la peur et que si on se moque d'eux ils meurent! Alors si le monstre surgit qu'est-ce qu'on fait?
- On lui coupe la tête!
- Exactement on lui coupe la tête! Et quoi d'autre?
- On lui dit que c'est un vilain pas beau!
- Oui, hou! Le vilain pas beau monstre méchant mais qui fait même pas peur..."
Et voilà comment au lieu d'affronter l'enfant, on affronte avec lui ses peurs, comment on lui apprend à se rassurer seul... ce qui n'empêchera pas une petite veilleuse, si l'enfant le demande.
Donnez-lui l'exemple, allez vous brosser les dents en même temps que lui. Si ça ne marche pas prenez rendez-vous chez le dentiste pour qu'il lui explique pourquoi c'est important de se brosser les dents, jouer à se brosser les dents mutuellement, jouez à celui qui crachera le plus vite quand la minuterie sonnera les 3 minutes de brossages (ne le disputez pas s'il vous crache dans les cheveux parce que vous vous serez tout les deux précipités sur le lavabo pour cracher, et qu'il aura eu un malheureux retard de 2 secondes).
On prévient et on explique:
On prévient, on explique les règles avant, et de manière à être sûr que l'enfant à entendu et compris ce qu'on lui a dit.
Prenons des exemples:
Vous arrivez dans un autre pays et vous tendez la main à quelqu'un pour la lui serrer, là des individus vous sautent dessus et vous emprisonnent. Vous êtes choqué de ce traitement injuste? Mais dans ce pays (imaginaire) tendre la main est un signe agressif, une menace de mort... Comment auriez-vous pu le savoir? Comment un enfant peut savoir que telle ou telle chose n'est pas bien? Parce qu'on lui explique.
Il arrive à tout le monde de parler à quelqu'un qui est entrain de faire une autre activité, plus tard vous lui dites « mais si, je t'en ai parlé », quand vous racontez à quelle occasion la personne vous dit qu'elle n'a pas entendu. Auriez-vous raison de disputez cette personne parce qu'elle n'a pas tenu compte de ce que vous lui avez dit, si elle n'a pas entendu?
Donc quand on donne des règles à un enfant, il y a des aides:
Se mettre à sa hauteur et vérifier qu'il vous regarde, ne pas les donnez pendant 3 heures (la capacité d'attention des enfants est plus faible que celle des adultes), répétez plusieurs fois, expliquez le pourquoi, et demandez à l'enfant s'il a bien compris.
On le prévient que s'il ne respecte pas les règles il sera puni, qu'il n'y aura pas de discussion, on lui redemande s'il a bien compris (une fois que tout est dit on peut même rajouter un bisous et un câlin!).
Valorisez:
Quand votre enfant fait quelque chose de bien, dites-lui. Encouragez-le.
Combien d'entres nous demandent à leur conjoint(e) (s'il/elle ne le fait pas tout seul(e)) de lui dire qu'il/elle l'aime? On a beau le savoir, ça fait toujours plaisir à entendre.
Punir:
On n'humilie pas un enfant, on le respecte comme l'être humain qu'il est.
On peut isoler un enfant qui pique une crise mais attention, il leur suffit parfois d'attention pour se calmer, il faut, et là c'est parfois très difficile apprendre à faire la différence entre un caprice et une réelle douleur.
On explique sa punition à l'enfant: ce qu'il a fait de mal, pourquoi on le puni, ce qu'il devra faire la prochaine fois.
Dès que possible choisissez une punition de type conséquence naturelle:
Votre enfant a renversé son bol de soupe alors que vous lui aviez expressément demandé d'arrêter de le tripoter. Au lieu de l'envoyer dans sa chambre, faites-le nettoyer (en plus ça vous économise du boulot).
Votre enfant à écrit sur le mur? Une bassine, une éponge, du savon et hop! Mon coco répare tes bêtises!
Votre enfant a eu l'idée de faire nuit blanche, laissez-le la faire jusqu'au bout et le lendemain direction l'école, il va déguster, ça va lui pourrir une journée d'école, pas deux, et il aura compris que le sommeil c'est vachement bien pour tenir toute la journée (ça vous aura aussi pourri une nuit de sommeil, mais combien de sauvées grâce à ça?).
Mon gamin m'a énervé je lui en ai collé une!
Bah! Oui, ça arrive. Ce n'était pas une bonne idée, ni un bon choix mais ça arrive qu'un enfant nous pousse à bout, alors que faire?
1: La prévention:
Votre enfant commence à vous faire tourner en bourrique, respirez un bon coup, si vous en avez la possibilité confiez le à quelqu'un d'autre (l'autre parent, un grand-parent, une garderie...) le temps de vous calmer.
Pratiquez l'isolement, placez l'enfant dans un espace sûr (sa chambre par exemple), expliquez-lui que vous êtes fatigué, que pour l'instant toute discussion supplémentaire ne ferait que vous énerver, qu'il vous faut du temps à vous et coupez court. Allez penser à autre chose, il suffit parfois de juste quelques minutes pour totalement décompresser. Allez dans votre chambre, attrapez un oreiller, mordez dedans, grognez, frappez-le (toujours l'oreiller), hurlez dedans, tentez de le déchirez, passez vos nerfs dessus, ça vous évitera de le faire sur votre enfant.
2: Vous lui avez collé une baffe:
Expliquez-lui honnêtement que vous n'auriez pas dû, qu'on ne doit pas frapper les gens mais que vous étiez: trop énervé, mort de peur, fatigué... (en fonction).
Dites-lui ce qu'il aurait dû faire.
Prenons un exemple:
Votre enfant court il va traverser la route, vous voyez une voiture arriver, vous le rattrapez et lui collez une baffe.
Voici ce que vous pourriez dire:
« Je suis désolé de t'avoir frappé mais j'ai eu tellement peur pour toi. Ne recommence pas à traverser sans regarder la voiture aurait pu te tuer. »
L'enfant sait bien que vous n'êtes pas parfait, et lui non plus, vous pouvez bien sûr rester son modèle même si vous êtes faillible.
J'ai moi même été victime de violences suis-je foutu?
Non, bien sûr, on peut toujours s'en sortir, quelque soit les épreuves que l'on a vécu dans la vie, il y a toujours l'espoir de se reconstruire, de rencontrer quelqu'un qui peut nous aider, de lire un livre qui peut tout faire basculer, il ne faut pas oublier l'espoir que représente le concept de résilience.
Des sites?
http://www.eduquer-respect.fr/topic/index.html
[url]
http://web.me.com/jacornet/Site_1/Accueil.html[/url]
http://www.naturalchil...ller/eduquer_sans_frapper.html