neliii a écrit:c'est un peu égoiste, mais même si mon père était un "légume", au moins, physiquement, il serait toujours là.. pour lui parler, le toucher, l'embrasser, et ne pas l'imaginer mort, au fond d'un trou..
On commence de plus en plus à parler de ces personnes qui sont diagnostiquées 'dans le coma' alors qu'en réalité ils sont conscients mais paralysés. J'ai vu récemment l'interview d'une femme qui a vécu ce calvaire (et oui, le mot n'est pas trop fort) pendant 10 jours. Certaines personnes l'ont vécu pendant des années et ont fini par pouvoir communiquer. Et combien d'autres sont morts sans avoir pu expliquer ce qu'ils avaient vécu?
Ma mère est décédée après une dizaine de jours dans un état semi-comateux. Ma plus grande frayeur est qu'elle ait été consciente pendant ce temps. Peut-être souffrait-elle sans pouvoir le dire. Sincèrement, je ne vois pas ce que ces 10 jours ont apportés, que ce soit pour moi ou pour elle. 10 jours, ça ne paraît rien, mais imaginez souffrir de manière atroce. Ça rime à quoi? On savait très bien qu'elle allait mourir. Elle le savait aussi. Et la morphine, ça faisait des mois qu'elle en prenait, à très fortes doses. Ça ne suffisait plus à la calmer.
Toute ma vie, ma mère m'a répété que si un jour elle était un légume, il faudrait que je la tue. Je ne comprenais pas cette obsession. Elle avait assisté à la mort de sa soeur. Et pour avoir assisté à la sienne (façon de parler, je n'étais pas là quand elle est décédée), j'ai compris. Et sincèrement, c'est maintenant une de mes plus grandes peurs.
Donc pour te répondre : Pour moi, je ne renoncerais à aucun moment passé avec ma mère. Pour elle, j'aimerais sincèrement qu'elle soit morte un ou deux mois plus tôt. Et j'aimerais être là, et que les personnes qu'elle aimait le plus soient là. Et quand je mourais, si c'est d'une maladie, je préfèrerais choisir le moment et m'éviter de longues heures d'agonie inutiles.
neliii a écrit:Faut être réaliste, y'aura bien + d'horreurs quand l'euthanasie sera légalisée.. Les enfants qui veulent un héritage, les fausses signatures, les gens véreux qui voudront se débarrasser du "fardeau" un peu plus tôt que prévu pour ne pas payer la maison de retraite du vieux..
Tout le monde a déjà souligné que l'euthanasie devrait être strictement contrôlée et encadrée. C'est le cas en Suisse par exemple. On peut quand même imaginer un consentement préalable obligatoire, dans le type de ce qui se fait pour le don d'organes. Et sincèrement, pour les exemples que tu donnes, m'imaginer parquée dans un hospice sans aucune famille pour venir me voir et visiblement trop grabataire pour pouvoir contester : A choisir je préfère encore mourir.