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petite réflexion sur la France: xénophobe ou non??

57 ans Nancy 5676
Mi-k-l a écrit:
@ lafeenoire :

Mais d'où tu crois que vient ce comportement détestable ?
Ton exemple le montre bien, ces jeunes n'ont de repères qu'au travers de  
stéréotypes publicitaires et de frénésie consumériste.
Ils absorbent plus que quiconque les signaux et les valeurs transmises par l'ultra-libéralisme ambiant.

On le voit bien en analysant leur discours, le plus souvent il n'a aucun sens logique.
Ils se revendiquent ennemis de l'Amérique mais passent leur vie en Nike, Marlboro, iPhone, McDonald's et MTV.
Ils dégainent le racisme à longueur de journée, mais en te traitant de sale blanc par ailleurs.
Ils aspirent à une reconnaissance de la République mais "baisent la France" et ne parlent que du Maghreb.

Cette bouillie psychologique sans queue ni tête est le signe d'une perte de repères majeure et multifactorielle.
Les parents, les politiques, l'enfermement de quartier, la télévision, la discrimination, la crise...
L'époque est particulièrement propice à ces dérives, mais vu son ampleur il est évident qu'elle est encouragée en haut lieu.

On ne peut pas constater un tel désastre et un tel échec de toutes les bonnes volontés sur le terrain (associations, école, politiques locales etc...) sans se poser sérieusement des questions...

Ces jeunes sont avant tout des humains comme tout un chacun.
Ils ne sont pas nés avec un gène particulièrement propice à la connerie.
Au même endroit et dans les mêmes conditions sociales et familiales, nous serions absolument comme eux.
Plus ou moins selon les personnalités et les parcours bien sûr.
Mais fondamentalement une grande part de leurs comportements est conditionnée par des forces qui les dépassent.
Ils ne savent même pas pourquoi ils sont comme ça au fond.
Leur parcours les a poussé à n'avoir que ça comme modèle, et à apprendre que la violence paye mieux que le respect.

Et je suis désolé, mais cette dernière assertion est de plus en plus vraie.
Le petit gars "moyen" en France se fait entuber de tous côtés et en permanence : par l’État, pas les employeurs, par les autres...
Ce qui devrait être la norme (la classe moyenne) devient la pire place de la société, la plus invivable.
Seuls le haut et le bas de l'échelle sont récompensés, et le plus souvent au travers de magouilles.
Tant qu'ils ne peuvent atteindre la place du haut (ce qui est bien sûr le lot de l'immense majorité) alors autant rester dans celle du bas.
Parce que même si elle est crasseuse, au moins ils en connaissent les codes et que ses magouilles leurs rapporteront au moins autant qu'un smic.
Mais en même temps, ils n'en sont évidemment pas heureux pour autant et le vivent comme une frustration indépassable.

Alors ils choisissent pour certains le mode d'expression qu'on leurs a appris : écrase les autres, coûte que coûte.
Et la cible est toute trouvée : toujours les mêmes, les "moyens", ceux qui ne trouvent grâce aux yeux de personne.
Mais qui leur a vraiment appris ce mode d'expression à bien y réfléchir ?
Avant d'être celui de la cité, c'est surtout celui de la télé, du monde politique, des écoles de commerce, des entreprises !

La violence pré-existe largement dans la société, ils ne l'inventent pas en venant au monde !

On leurs inculque d'écraser les autres, on les gave de publicité et de consommation, on leurs donne pour seuls modèles valables
des truands ou des magouilleurs, on fait de l'argent le seul moteur et la seule échelle de valeur, on les abreuve de musique
abrutissante et de clips misogynes et puants, de starlettes médiocres qui ne doivent leur place qu'à un écartement de jambes,
de politiques ouvertement véreux mais jamais inéligibles, de services publics en délabrement et en sous-effectifs.
On leurs fait comprendre que l'école, la recherche et la culture ne sont que des préoccupations de seconde zone que l'on
doit à tous prix rendre compétitives au même titre que le supermarché du coin, qui d'ailleurs se doit lui d'ouvrir absolument
le dimanche et ne plus respecter le code du travail, les horaires ou ses employés tant que ça rapporte quelques euros de plus.
On achète des wagons entiers de tasers mais on supprime 500 postes de professeurs, tout est normal !

Nos gouvernements font du vivre ensemble une jungle froide et intrinsèquement violente, pourquoi s'étonner alors de ce qui arrive ?
Quoi de plus normal que les plus violents deviennent alors les maitres des lieux, que la connerie prennent le dessus sur le respect ?

Mais le drame dans cette histoire, c'est qu'au fond nous nous élevons contre la même chose !
Leur désespoir et le nôtre sont les mêmes !

Simplement la division des esprits nous a tellement été inculquée que plus personne n'arrive à y croire.
Chacun désigne les boucs émissaires qu'on leurs montre du doigt pour mieux ne pas voir les véritables coupables.
Parce que si tout le monde se mettait à ouvrir les yeux, on se rendrait compte que nous sommes tous les victimes de la même chose.
Mais cette prise de conscience est ce qu'il y a de plus dangereux pour les pouvoirs en place, et le verrouillage des cerveaux est particulièrement efficace.

Alors on laisse s'installer la violence et la discorde toujours un peu plus.
On fait du FN le seul parti qui semble dire les choses avec justesse, même si ça n'est évidemment que de la poudre aux yeux.
Et même les plus intelligents finissent par désespérer et à se résoudre à penser que le salut n'est plus que dans la répression.
C'est faux, cent fois faux, cent fois prouvé par l'Histoire mais qu'importe...

Voter pour et encourager certains "petits" partis (tiens, comme par hasard ce terme méprisant vient des médias...) c'est la seule et unique solution.
Et se persuader encore et toujours que les coupables sont d'abord ceux qui ont la meilleure place pour influer sur les choses.
Et enfin que le bon choix politique ne réside pas dans celui qui gueule le plus fort, mais dans celui qui gueule le plus juste.

Ok, vous me direz, tout ceci est bien beau mais très théorique et ne change rien au fait de se faire emmerder à longueur de journée. Évidemment...
Mais mon discours ne se veut pas excusant n'importe quelle dérive, simplement il tente de les analyser pour en tirer les meilleures conclusions possibles.

Désolé du pavé, encore une fois. :roll:



A part =D> , je ne vois rien à ajouter...à part une illustration qui vient en plus...
UN exemple, du vécu...
J'ai bossé dans un quartier dit sensible, soit dit en passant, du coup, le recrutement est plus facile, parce que ,en tout cas quand j'avais postulé, très peu de personnes voulaient bosser là, et les portes s'ouvraient plus facilement^^... (et ceux qui y vivent globalement veulent en sortir et bosser ailleurs ,justement ...)J'étais anim famille en contrat aidé, donc, grosso modo, + multi tâches qu'anim , et plus sur le terrain que dans les salles d'anim, et pour cause, il n'y avait aucun public qui venait. Motif? La peur, il y avait eu des assez gros soucis auparavant, dans la structure socio-cu où je travaillais, et de ce fait ,personne n'y venait plus, ou si peu ...

Un jour, avec deux collègues hommes, je suis allée distribuer des flyers , de l'autre côté de la rue, dans la plus grande barre HLM d'Europe (qui ne l'est plus, puisque récemment, elle a été coupée...)

Les collègues sont partis à un endroit, on s'est plus ou moins partagé les entrées, et moi, toute "femme" mais pas toute fragile 8) , j'ai commencé ...
Dans une entrée, des jeunes ,capuches et tout et tout, pétard et cie, qui ont vérifié, j'ai vu , que je ne présentais a priori aucun danger et m'ont laissée entrer... j'ai dit bonjour, eux m'ont saluée aussi, m'ont proposé " vous en voulez un peu m'dame?? Ah vous bossez là bas, à la *** ,c'est ça hein? mais faut faire attention m'dame, c'est dangereux de se balader seule ici pour une dame hein..."
moi" ah? dangereux? je vous remercie de me prévenir , c'est gentil" et j'ai souri, je suis partie...

Entrée suivante, un autre groupe, pareil, qui me laisse entrer. je flye, normal... après salutations etc etc...

Je sors, je fais mon bonhomme de chemin, et ensuite, je fais demi tour et je me retrouve face à la première entrée où les jeunes m'avaient reconnue ... et là, il y a en a un qui sort et qui me dit" m'dame, vous travaillez vraiment là bas ? C'est dit disant la maison des jeunes mais nous, ils ne veulent pas nous. OK on a fait les cons, mais c'était pas méchant, pour la plupart. et pis, hé mdame, regardez bien ,là, depuis ici, il est où vot'batiment ,où vous bossez??"
Je me retourne et je lui dis" baaaaah,il est là, va ! et je montre du doigt, et soudain je me rends compte qu'on ne le voit pas !! les entrées sont tellement en contrebas que c'est comme si le monde extérieur était invisible, inaccessible , totalement... ISOLES tellement que forcément, leur immeuble devient LEUR territoire, je pense que c'est un réflexe humain, complètement. ATTENTION, je répète, ça n'est pas une excuse...

Là,il sourit et me dit" ah, vous avez compris ce que je voulais vous montrer, j'crois, m'dame... , bonne fin de journée, bye"...

Je suis partie, et suis restée songeuse un bon moment...
57 ans Nancy 5676
vany56 a écrit:
Essayez maintenant de boire le thé sur un plaid sur la pelouse ...


Lol, je me suis imaginée sur la pelouse au pied de mon HLM tiens, déjà va falloir escalader les nouvelles barrières, certes écolo, en bois recyclé, mais assez dangerous, genre tu peux t'empaler dessus si tu te rates, et la dite pelouse sent si bon le pipi que , tout de suite, ça donne envie tiens ;-)))

;) ;)
35 ans 2571
Je suis totalement d'accord avec toi, Mi-k-l.

Tu expliques très bien les choses, et j'aime bien que tu rappelles que ces gens sont des humains, rien de plus, rien de moins.

En fait, c'est précisément parce que je pense comme toi, et que je crois sincèrement que c'est la culture qui peut aider ces jeunes à évoluer autrement, que j'essaye de devenir professeur. Mon fiancé l'est depuis quelques années déjà, et en région parisienne, et dans un collège zep, label "prévention de la violence", et avec toutes les origines et toutes les couleurs : évidemment parfois c'est tendu, parfois il y a des violence, mais quand on côtoie ces jeunes sur toute une année ou davantage, on s'aperçoit que ce sont juste des enfants, juste avec des vies pas faciles, et qu'on peut faire quelque chose pour eux, c'est possible si on essaye vraiment.

Je sais que l'école actuellement est un projet désenchanté. Et il faudrait tout repenser, c'est clair. Mais ça me tient à coeur d'essayer de prouver l'inanité de cette xénophobie ambiante.
39 ans 3267
Salammbo a écrit:
Je suis totalement d'accord avec toi, Mi-k-l.

Tu expliques très bien les choses, et j'aime bien que tu rappelles que ces gens sont des humains, rien de plus, rien de moins.

En fait, c'est précisément parce que je pense comme toi, et que je crois sincèrement que c'est la culture qui peut aider ces jeunes à évoluer autrement, que j'essaye de devenir professeur. Mon fiancé l'est depuis quelques années déjà, et en région parisienne, et dans un collège zep, label "prévention de la violence", et avec toutes les origines et toutes les couleurs : évidemment parfois c'est tendu, parfois il y a des violence, mais quand on côtoie ces jeunes sur toute une année ou davantage, on s'aperçoit que ce sont juste des enfants, juste avec des vies pas faciles, et qu'on peut faire quelque chose pour eux, c'est possible si on essaye vraiment.

Je sais que l'école actuellement est un projet désenchanté. Et il faudrait tout repenser, c'est clair. Mais ça me tient à coeur d'essayer de prouver l'inanité de cette xénophobie ambiante.

Amen à ça :)
J'ajouterai, pour être dans le métier, qu'il faudrait surtout qu'on arrête l'enseignement à vitesse. Je m'explique: dans les collèges huppés, c'est " Lirature, classique et tutti quanti"; par contre, quand t'es en ZEP ou collège difficile mais pas encore classé, dès que tu proposes de travailler sur la littérature comme on l'entend haituellement, c'est " Allons, c'est trop dur, fais de la littérature jeunesse plutôt", ceci dit par inspecteure/formateurs.
Par ailleurs, je plussoie Mi K L de tout coeur: on est dans un monde où une paire de Nike c'est normal, mais un livre à 2 euros ( qui ouvre plus de portes, au moins celle du rêve) c'est trop cher, madame!
31 ans 395
Bon, encore un message inutile, mais c'est juste pour dire que je suis à 200% d'accord avec Mi-k-l , absolument rien à ajouter! =D>
J'ai vraiment du mal à formuler ce que je pense, encore plus quand c'est un sujet comme celui-ci qui me tient assez à cœur,heureusement qu'il y a des gens bien plus doués ici-bas pour le faire à ma place :lol:
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
LovelyLexy a écrit:
Salammbo a écrit:
Je suis totalement d'accord avec toi, Mi-k-l.

Tu expliques très bien les choses, et j'aime bien que tu rappelles que ces gens sont des humains, rien de plus, rien de moins.

En fait, c'est précisément parce que je pense comme toi, et que je crois sincèrement que c'est la culture qui peut aider ces jeunes à évoluer autrement, que j'essaye de devenir professeur. Mon fiancé l'est depuis quelques années déjà, et en région parisienne, et dans un collège zep, label "prévention de la violence", et avec toutes les origines et toutes les couleurs : évidemment parfois c'est tendu, parfois il y a des violence, mais quand on côtoie ces jeunes sur toute une année ou davantage, on s'aperçoit que ce sont juste des enfants, juste avec des vies pas faciles, et qu'on peut faire quelque chose pour eux, c'est possible si on essaye vraiment.

Je sais que l'école actuellement est un projet désenchanté. Et il faudrait tout repenser, c'est clair. Mais ça me tient à coeur d'essayer de prouver l'inanité de cette xénophobie ambiante.

Amen à ça :)
J'ajouterai, pour être dans le métier, qu'il faudrait surtout qu'on arrête l'enseignement à vitesse. Je m'explique: dans les collèges huppés, c'est " Lirature, classique et tutti quanti"; par contre, quand t'es en ZEP ou collège difficile mais pas encore classé, dès que tu proposes de travailler sur la littérature comme on l'entend haituellement, c'est " Allons, c'est trop dur, fais de la littérature jeunesse plutôt", ceci dit par inspecteure/formateurs.
Par ailleurs, je plussoie Mi K L de tout coeur: on est dans un monde où une paire de Nike c'est normal, mais un livre à 2 euros ( qui ouvre plus de portes, au moins celle du rêve) c'est trop cher, madame!


=D> Tout pareil ! Et la phrase du livre qui coùte trop cher, c'est mon chef d'établissement qui me l'a dite quand j'ai réclamé des manuels pour une classe :twisted:
Et les gamins des banlieues qui sont gênés dans leurs études, c'est une réalité, même si pour moi c'est plus un problème de classe sociale rejetée qu'une question de xénophobie.
34 ans Versailles 879
Bonjour tout le monde!

Déjà je vous demande de m'excuser d'avoir mis du temps à répondre, avec la reprise des cours à la fac je n'ai plus beaucoup de temps :?

En lisant vos réponses, je m'aperçois qu'on n'a pas tous la même notion de la xénophobie:
littéralement ça signifie bien "peur de l'étranger"
D'autres font l'amalgame entre le racisme et la xénophobie
Mais si on regarde la définition de Wikipédia:
Citation:
La xénophobie est une hostilité systématique et irrationnelle à l'égard d'une ou plusieurs personnes, essentiellement motivée par leur nationalité, culture, genre, religion, idéologie, ou origine géographique, elle peut aussi être définie comme une « hostilité à ce qui est étranger». La xénophobie peut se manifester par une attitude allant d'un simple préjugé défavorable à des actions violentes

Lorely a écrit:
Et dire que la françe est xénophobe c'est pas xénophobe peut être

par rapport à ces définitions, non ce n'est absolument pas xénophobe. Je constate, je regarde autour de moi, et je me pose la question, tout simplement.

lafeenoire a écrit:
mme X déclarée seule 5 enfants sans emploi
m et mme Y sans emplois 3 enfants.
où vont les aides ?
Même si tu traites les 2 dossiers de la meme façon tu abordes les cas avec la meme approche c'est mme X qui aura le fric...
à m et mme Y je suis obligée de leur dire qu'il faut qu'ils trouvent un emploi, qu'ils trouvent un autre logement moins onéreux et j'en passe.
Les madames X sont pour la quasi totalité des madames qui fraudent...et pour la quasi totalité des madames qui pratiquent la religion musulmane.

qu'est ce qui prouve ça? je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que ces personnes qui frauderaient, là je trouve que ça fait un peu stéréotype...

lafeenoire a écrit:
ca me révolte de voir un enfant de smicard habillé avec du 1er prix et de voir un enfant issu de l'immigration arriver en redskin....et te narguer par dessus le marché

qui te dit que l'enfant issu de l'immigration ne se paye pas ses fringues en travaillant (si il peut) ou pire, en dealant? Les jeunes en banlieue ne raisonnent que par les marques, et ça grâce à certains rappeurs (comme Mi-k-l a dû le dire d'une certaine manière)

Effectivement, c'est une minorité de français qui "ose" avoir de tels propos haineux, qui clame haut et fort que les étrangers n'ont rien à faire ici ou d'autres choses beaucoup plus horribles. Ce qui m'inquiète, c'est que les autres puissent aussi avoir cette vision des choses, sans pour autant l'afficher publiquement...

en parlant de racisme (ou de xénophobie, ça marche aussi), il existe dans les deux sens. Du côté de ces mecs de té-ci fier d'être maghrébin ou africain et qui crachent sur la France, est-ce par haine envers la France ou juste parce qu'ils sont blasés de leur vie? Ces familles qui n'acceptent pas le/la copain/copine de son enfant, sous prétexte qu'il n'est pas de leur origine ou pas de leur religion ==> xénophobie pure ou juste peur du regard des gens? encore une fois c'est une minorité de personnes qui agit ainsi, mais je réfléchis encore à la raison qui les pousse à agir comme ça...


au fait, merci d'avoir pris le temps de lire et de répondre =)
47 ans Sous le chant des cigales ^^ 3642
Elawan a écrit:
lafeenoire a écrit:
mme X déclarée seule 5 enfants sans emploi
m et mme Y sans emplois 3 enfants.
où vont les aides ?
Même si tu traites les 2 dossiers de la meme façon tu abordes les cas avec la meme approche c'est mme X qui aura le fric...
à m et mme Y je suis obligée de leur dire qu'il faut qu'ils trouvent un emploi, qu'ils trouvent un autre logement moins onéreux et j'en passe.
Les madames X sont pour la quasi totalité des madames qui fraudent...et pour la quasi totalité des madames qui pratiquent la religion musulmane.

qu'est ce qui prouve ça? je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que ces personnes qui frauderaient, là je trouve que ça fait un peu stéréotype...

Si ces personnes fraudent, ça doit être facile à prouver.
Il suffit de revoir les dossiers.
Au fait je connais des gens qui fraudent et qui ne sont pas musulmans.
39 ans 3267
Tecolote a écrit:
LovelyLexy a écrit:
Salammbo a écrit:
Je suis totalement d'accord avec toi, Mi-k-l.

Tu expliques très bien les choses, et j'aime bien que tu rappelles que ces gens sont des humains, rien de plus, rien de moins.

En fait, c'est précisément parce que je pense comme toi, et que je crois sincèrement que c'est la culture qui peut aider ces jeunes à évoluer autrement, que j'essaye de devenir professeur. Mon fiancé l'est depuis quelques années déjà, et en région parisienne, et dans un collège zep, label "prévention de la violence", et avec toutes les origines et toutes les couleurs : évidemment parfois c'est tendu, parfois il y a des violence, mais quand on côtoie ces jeunes sur toute une année ou davantage, on s'aperçoit que ce sont juste des enfants, juste avec des vies pas faciles, et qu'on peut faire quelque chose pour eux, c'est possible si on essaye vraiment.

Je sais que l'école actuellement est un projet désenchanté. Et il faudrait tout repenser, c'est clair. Mais ça me tient à coeur d'essayer de prouver l'inanité de cette xénophobie ambiante.

Amen à ça :)
J'ajouterai, pour être dans le métier, qu'il faudrait surtout qu'on arrête l'enseignement à deux vitesse. Je m'explique: dans les collèges huppés, c'est " Littérature, classique et tutti quanti"; par contre, quand t'es en ZEP ou collège difficile mais pas encore classé, dès que tu proposes de travailler sur la littérature comme on l'entend haituellement, c'est " Allons, c'est trop dur, fais de la littérature jeunesse plutôt", ceci dit par inspecteure/formateurs.
Par ailleurs, je plussoie Mi K L de tout coeur: on est dans un monde où une paire de Nike c'est normal, mais un livre à 2 euros ( qui ouvre plus de portes, au moins celle du rêve) c'est trop cher, madame!


=D> Tout pareil ! Et la phrase du livre qui coùte trop cher, c'est mon chef d'établissement qui me l'a dite quand j'ai réclamé des manuels pour une classe :twisted:
Et les gamins des banlieues qui sont gênés dans leurs études, c'est une réalité, même si pour moi c'est plus un problème de classe sociale rejetée qu'une question de xénophobie.

Comme je l'ai dit, je suis du même avis sur les différences d'éducation selon la classe sociale: tu es dans un lycée du centre de Bordeaux on attend que tu aies un niveau seconde en quatrième et tous les cours le permettant sont en anglais, alors que dans un collège difficile on reproche à ton prof de faire une pièce de Victor Hugo ( et c'est un formateur IUFM qui m'a dit ça) parce que trop compliquée... Alors que tu t'appelles Kenza Benahmed ou Nicolas Lavoisier, si tu viens du second collège, toutes les portes se ferment parce que tu viens d'un quartier pauvre...
R
39 ans 15384
Encore une fois c'est quoi ce cliché ?
A l'école j'ai eu de bons profs et croyez moi j'étais pas a Henri IV ...
Hé ouais,j'ai fait mes études entre Sevran,Noisy et Romainville,et des quartiers vraiment défavorisés! Des écoles dans un état déplorable ( chaises cassés de partout,murs sales,toilettes taguées,etc ),et pourtant,nos profs amenaient des bouquins,des films,on faisait des sorties,on a vraiment appris des choses.
Et RIEN n'empeche les élèves de se cultiver par eux mêmes. J'ai pas attendu l'autorisation des profs pour ouvrir Hugo,Maupassant,Baudelaire et j'en passe ...
Et je ne suis pas la seule!
Un mec de ma classe genre caid de service connaissait tout sur Nosferatu de Murnau,l'expressionnisme allemand,tout ca,et personne ne lui avait jamais appris !
Comme quoi!

Et dites moi pourquoi je connais des Ben Ali et des Zoukoulé qui sont en fac aujourd'hui et réussissent brillamment leur études après être sortis de nos lycées pourris ? Et surtout,pourquoi ils ne sont pas des exceptions ?
34 ans Versailles 879
DDounette a écrit:
Elawan a écrit:
lafeenoire a écrit:
mme X déclarée seule 5 enfants sans emploi
m et mme Y sans emplois 3 enfants.
où vont les aides ?
Même si tu traites les 2 dossiers de la meme façon tu abordes les cas avec la meme approche c'est mme X qui aura le fric...
à m et mme Y je suis obligée de leur dire qu'il faut qu'ils trouvent un emploi, qu'ils trouvent un autre logement moins onéreux et j'en passe.
Les madames X sont pour la quasi totalité des madames qui fraudent...et pour la quasi totalité des madames qui pratiquent la religion musulmane.

qu'est ce qui prouve ça? je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que ces personnes qui frauderaient, là je trouve que ça fait un peu stéréotype...

Si ces personnes fraudent, ça doit être facile à prouver.
Il suffit de revoir les dossiers.
Au fait je connais des gens qui fraudent et qui ne sont pas musulmans.


si c'est facile à prouver, je retire ce que j'ai dit dans ce cas. Mais c'est saoulant, à cause de ces quelques fraudeurs de religion musulmane, c'est toute la communauté qui pourrait être visée...
34 ans Paris 301
Mi-k-l a écrit:
@ lafeenoire :

Mais d'où tu crois que vient ce comportement détestable ?
Ton exemple le montre bien, ces jeunes n'ont de repères qu'au travers de stéréotypes publicitaires et de frénésie consumériste.
Ils absorbent plus que quiconque les signaux et les valeurs transmises par l'ultra-libéralisme ambiant.

On le voit bien en analysant leur discours, le plus souvent il n'a aucun sens logique.
Ils se revendiquent ennemis de l'Amérique mais passent leur vie en Nike, Marlboro, iPhone, McDonald's et MTV.
Ils dégainent le racisme à longueur de journée, mais en te traitant de sale blanc par ailleurs.
Ils aspirent à une reconnaissance de la République mais "baisent la France" et ne parlent que du Maghreb.

Cette bouillie psychologique sans queue ni tête est le signe d'une perte de repères majeure et multifactorielle.
Les parents, les politiques, l'enfermement de quartier, la télévision, la discrimination, la crise...
L'époque est particulièrement propice à ces dérives, mais vu son ampleur il est évident qu'elle est encouragée en haut lieu.

On ne peut pas constater un tel désastre et un tel échec de toutes les bonnes volontés sur le terrain (associations, école, politiques locales etc...) sans se poser sérieusement des questions...

Ces jeunes sont avant tout des humains comme tout un chacun.
Ils ne sont pas nés avec un gène particulièrement propice à la connerie.
Au même endroit et dans les mêmes conditions sociales et familiales, nous serions absolument comme eux.
Plus ou moins selon les personnalités et les parcours bien sûr.
Mais fondamentalement une grande part de leurs comportements est conditionnée par des forces qui les dépassent.
Ils ne savent même pas pourquoi ils sont comme ça au fond.
Leur parcours les a poussé à n'avoir que ça comme modèle, et à apprendre que la violence paye mieux que le respect.

Et je suis désolé, mais cette dernière assertion est de plus en plus vraie.
Le petit gars "moyen" en France se fait entuber de tous côtés et en permanence : par l’État, pas les employeurs, par les autres...
Ce qui devrait être la norme (la classe moyenne) devient la pire place de la société, la plus invivable.
Seuls le haut et le bas de l'échelle sont récompensés, et le plus souvent au travers de magouilles.
Tant qu'ils ne peuvent atteindre la place du haut (ce qui est bien sûr le lot de l'immense majorité) alors autant rester dans celle du bas.
Parce que même si elle est crasseuse, au moins ils en connaissent les codes et que ses magouilles leurs rapporteront au moins autant qu'un smic.
Mais en même temps, ils n'en sont évidemment pas heureux pour autant et le vivent comme une frustration indépassable.

Alors ils choisissent pour certains le mode d'expression qu'on leurs a appris : écrase les autres, coûte que coûte.
Et la cible est toute trouvée : toujours les mêmes, les "moyens", ceux qui ne trouvent grâce aux yeux de personne.
Mais qui leur a vraiment appris ce mode d'expression à bien y réfléchir ?
Avant d'être celui de la cité, c'est surtout celui de la télé, du monde politique, des écoles de commerce, des entreprises !

La violence pré-existe largement dans la société, ils ne l'inventent pas en venant au monde !

On leurs inculque d'écraser les autres, on les gave de publicité et de consommation, on leurs donne pour seuls modèles valables
des truands ou des magouilleurs, on fait de l'argent le seul moteur et la seule échelle de valeur, on les abreuve de musique
abrutissante et de clips misogynes et puants, de starlettes médiocres qui ne doivent leur place qu'à un écartement de jambes,
de politiques ouvertement véreux mais jamais inéligibles, de services publics en délabrement et en sous-effectifs.
On leurs fait comprendre que l'école, la recherche et la culture ne sont que des préoccupations de seconde zone que l'on
doit à tous prix rendre compétitives au même titre que le supermarché du coin, qui d'ailleurs se doit lui d'ouvrir absolument
le dimanche et ne plus respecter le code du travail, les horaires ou ses employés tant que ça rapporte quelques euros de plus.
On achète des wagons entiers de tasers mais on supprime 500 postes de professeurs, tout est normal !

Nos gouvernements font du vivre ensemble une jungle froide et intrinsèquement violente, pourquoi s'étonner alors de ce qui arrive ?
Quoi de plus normal que les plus violents deviennent alors les maitres des lieux, que la connerie prennent le dessus sur le respect ?

Mais le drame dans cette histoire, c'est qu'au fond nous nous élevons contre la même chose !
Leur désespoir et le nôtre sont les mêmes !

Simplement la division des esprits nous a tellement été inculquée que plus personne n'arrive à y croire.
Chacun désigne les boucs émissaires qu'on leurs montre du doigt pour mieux ne pas voir les véritables coupables.
Parce que si tout le monde se mettait à ouvrir les yeux, on se rendrait compte que nous sommes tous les victimes de la même chose.
Mais cette prise de conscience est ce qu'il y a de plus dangereux pour les pouvoirs en place, et le verrouillage des cerveaux est particulièrement efficace.

Alors on laisse s'installer la violence et la discorde toujours un peu plus.
On fait du FN le seul parti qui semble dire les choses avec justesse, même si ça n'est évidemment que de la poudre aux yeux.
Et même les plus intelligents finissent par désespérer et à se résoudre à penser que le salut n'est plus que dans la répression.
C'est faux, cent fois faux, cent fois prouvé par l'Histoire mais qu'importe...

Voter pour et encourager certains "petits" partis (tiens, comme par hasard ce terme méprisant vient des médias...) c'est la seule et unique solution.
Et se persuader encore et toujours que les coupables sont d'abord ceux qui ont la meilleure place pour influer sur les choses.
Et enfin que le bon choix politique ne réside pas dans celui qui gueule le plus fort, mais dans celui qui gueule le plus juste.

Ok, vous me direz, tout ceci est bien beau mais très théorique et ne change rien au fait de se faire emmerder à longueur de journée. Évidemment...
Mais mon discours ne se veut pas excusant n'importe quelle dérive, simplement il tente de les analyser pour en tirer les meilleures conclusions possibles.

Désolé du pavé, encore une fois. :roll:


J'ai lu ton message avant de me connecter, bravo c'est exactement ce que je pense... Rien à rajouter.
Ton discours est tout simplement... parfait!
I'm in love with you ;) =D>
39 ans 3267
Cute a écrit:
Encore une fois c'est quoi ce cliché ?
A l'école j'ai eu de bons profs et croyez moi j'étais pas a Henri IV ...
Hé ouais,j'ai fait mes études entre Sevran,Noisy et Romainville,et des quartiers vraiment défavorisés! Des écoles dans un état déplorable ( chaises cassés de partout,murs sales,toilettes taguées,etc ),et pourtant,nos profs amenaient des bouquins,des films,on faisait des sorties,on a vraiment appris des choses.
Et RIEN n'empeche les élèves de se cultiver par eux mêmes. J'ai pas attendu l'autorisation des profs pour ouvrir Hugo,Maupassant,Baudelaire et j'en passe ...
Et je ne suis pas la seule!
Un mec de ma classe genre caid de service connaissait tout sur Nosferatu de Murnau,l'expressionnisme allemand,tout ca,et personne ne lui avait jamais appris !
Comme quoi!

Et dites moi pourquoi je connais des Ben Ali et des Zoukoulé qui sont en fac aujourd'hui et réussissent brillamment leur études après être sortis de nos lycées pourris ? Et surtout,pourquoi ils ne sont pas des exceptions ?


Ben en fait c'est fondé sur une expériene perso: il y a deux ans j'ai mis en place une séquence sur Mangerons-t-il de Hugo et une autre sur le vampire en littérature: réponse de ma chargée de mission: ces textes ne sont pas pour ce genre de public, il faut plutôt des textes simples de littérature jeunesse.
PS: c'est pas mon avis.
R
39 ans 15384
Je sais bien que la tache des professeurs dans certains lycées est loin d'être facile,malheureusement.
Mais parole d'ancienne élève,n'hésitez jamais a nous amener des livres,des documents,a nous intéresser,personne ne vous le reprochera!
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
Cute, je ne pense pas que ce soit un cliché. Je ne prétends pas non plus énoncer des vérités absolues, mais c'est juste le résultat de ce que j'ai pu observer.

Les établissements publics n'ont plus d'argent : ni pour les sorties, ni pour les manuels, ni pour l'aide aux devoirs... Dans le 93, les collèges n'ont reçu que 85 % de leur budget, car le Conseil général est très endetté (c'est le problème des collectivités territoriales qui ont de moins en moins de ressources et ont emprunté auprès de Dexia !)

Il faut ajouter à cela la désorganisation chronique des rectorats et le manque de personnel. Il est fréquent que les élèves restent souvent de longs mois sans cours dans des matières fondamentales et personne ne s'affole...me croirais-tu si je te disais que l'année dernière, une classe n'a eu ni manuels d'espagnol ni d'histoire-géo, et que deux de nos profs remplaçants parlaient à peine le français et ne connaissaient rien des programmes à enseigner ! et aucun parent n'a rouspété car la plupart sont à des années lumière du système éducatif. Par contre, les élèves ont bien compris qu'on se foutait de leur gueule.

Comme le souligne Lovelylexy, il n'y a aucune ambition pour élever le niveau : il faut se battre pour garder des langues en plus de l'anglais et de l'espagnol, et le latin devient une espèce en voie de disparition ! Une année, par manque de financement, nous n'avons pu proposer aux élèves qu'une seule heure de latin par semaine au lieu des deux obligatoires, sans que le rectorat s'en émeuve. Par contre, si tu veux créer une classe option Sport ou CHAM Musiques du monde, là tu as des financements : ben oui, en banlieue, ils aiment courir et danser, c'est bien connu :roll: .

Et pour masquer les trop grosses inégalités scolaires, les résultats du brevet et du bac sont revus à la hausse. Une année, un élève qui ne s'était pas présenté à une épreuve du brevet a eu 3/20 ! Nous en avons déduit que l'académie avait ajouté 3 points à tous les élèves après la correction des profs (qui ont pourtant chaque année une réunion avant les corrections au cours de laquelle on leur demande d'être très généreux, je n'invente rien, c'est du vécu).

A côté de cela, le goût d'apprendre et de se cultiver doit aussi venir des parents, mais tous ne sont pas capables de donner cette impulsion, non pas parce que ce sont des gros beaufs incultes, mais parce qu'ils ont parfois des préoccupations plus urgentes que d'emmener leurs mômes au musée ou à la bibliothèque.

Alors au final,l'égalité des chances a encore de sérieux progrès à faire même s'il est vrai que certains jeunes s'en sortent bien, voire sacrément bien : un des notres a fini premier de sa seconde à Henri IV \:D/ , preuve que oui, la réussite est possible, mais au prix de nombreuses galères, de deux heures de transport par jour et d'une sacrée persévérance, que tout le monde n'a pas.

Bref, à partir d'un post sur la xénophobie en France, j'ai écrit un monologue sur l'éducation en banlieue ...désolée pour cette digression.
B I U