Je comprends très bien la détresse qui fait envisager une opération de chirurgie bariatrique.
J'ai failli le faire il y a 3 ans et demi. En Suisse on ne pose plus d'anneau depuis au moins 5ans. Au cours que j'ai suivi dans un C.H.U, on nous a expliqué que cette méthode avait été abandonnée à cause du peu de résultat positif sur le long terme.
En suisse ils ne pratiquent plus que les bypass, mais on insiste bien sur le côté ce n'est pas un miracle.
Pour parler à Louxane, je rejoins vraiment ladybugette qui t'a dit des choses très sensées. Là, tu es en train de paniquer car tu viens de prendre 8 kilos en 2 mois et je le comprends, c'est une chose de s'assumer grosse et de ne plus réussir à maitriser sa prise de poids, c'est très angoissant.
Tu parles de nutritionniste qui t'avait fait perdre du poids, mais peut être que tu avais des restrictions dans cette manière de manger et que du coup tu as développé un gout exagéré pour les aliments dont tu te privais ?
Dans le fait de vouloir me faire opérer, il y avait ma santé en premier lieu, ma mobilité ensuite et aussi le fait que je ne contrôlais plus rien, je faisais crise de nourriture sur crise de nourriture et mon poids ne cessait d'augmenter. Les régimes je n'y croyais plus et je ne voyais aucune autre solution.
Pour une raison indépendante de ma volonté je n'ai pu être opérée et j'ai pris cela comme un signe. J'ai donc été chez une diètéticienne. Elle ne m'a pas parlé de maigrir, mais de reprendre contact avec la nourriture. Il m'était absolument impossible d'affronter le fait d'avoir faim, de ressentir la satiété, mon seul but était de me remplir d'aliments sucrés.
Elle m'a proposé de réapprendre à manger. C'est à dire réintroduire (un peu comme un bébé) plein d'aliments que je ne mangeais plus depuis des années, de gouter et de garder ceux que j'aimais. J'ai donc été étonnée de découvrir que la nourriture servait à se nourrir et non pas qu'à étouffer des émotions. Elle m'avait donné un plan qui était le suivant.
Aux trois repas principaux, je choisissais des aliments dans les trois catégories, c'est à dire, protéines, féculents, légumes et je faisais en plus une collation à 10h, 16, 21 et 22h. Vu mon cholestérol, j'ai du apprendre quand même à regarder les "bonnes" graisses, c'est à dire privilégier huile de colza et olive au beurre et à la crème.
De plus, sur la journée, je répartissais une plaque de chocolat. Si on a choisi le chocolat c'est aussi parce que la graisse du chocolat n'a pas d'effet sur le cholestérol contrairement à des biscuits achetés qui ont souvent des graisses cachées mauvaise pour le cholestérol.
J'ai mangé comme cela pendant une année. Le but était de me déstresser par rapport au manque de nourriture, me faire remanger des choses bonnes pour mon corps, me faire prendre conscience qu'on mange pour vivre et non le contraire. Non seulement j'ai arrêté de grossir mais j'ai reperdu un petit peu de poids (environ 5 kilos).
Par la suite, j'ai découvert la RA comme décrite ici et sur le site
www.gros.org et j'ai pu affronter cela, mes troubles alimentaires étant bien calmés. J'ai aussi été voir une psy comportementaliste (j'avais déjà fait une longue thérapie auparavant) pour travailler sur les émotions qui me faisaient manger plus que de raison.
Tout cela pour dire que ce qui nous pousse à manger n'est pas réglé par une opération. Dans les bypassées que je connais les seules qui n'ont pas repris de poids, sont celles qui ont affronté et fait un travail comportemental sur la nourriture, certaines avant l'opération, car ici en suisse ceux qui sont suivies par le CHU, doivent avoir un accord pluridisciplinaire, c'est à dire que si les troubles alimentaires sont repérés, ils doivent suivre des cours sur les troubles du comportement alimentaire. Certaines ont du attendre du coup 2 ans avant de se faire opérer, mais elles ne regrettent pas après coup.