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Abolition de la prostitution

38 ans 3196
aile-du-desir a écrit:
_Aphasie_ a écrit:

C'est bien , tu sais lire Wikipedia.


Quel étalage de puérilité.

"Il est plus difficile à prouver à quelqu'un sa bêtise que sa  
misère." Jean d'Ormesson


Et tu penses me vexer avec une citation de... Jean d'Ormesson ? :lol: :lol: :lol:

Bref, si nous en revenions au sujet ?
_Aphasie_ a écrit:


Bref, si nous en revenions au sujet ?


Bonne idée.
33 ans 759
trashrap a écrit:
C'est marrant de constater que ce sont systématiquement les hommes qui défendent la prostitution. ;)


Ben non, je l'ai déjà dit (il me semble), je suis contre l'abolition de la prostitution, et pour que la prostitution soit légal.
Bien évidemment, je suis contre la traite d'être humain, toutes ces pauvres filles d'Europe de l'est, d'Afrique, ou de je ne sais où qui sont forcées d'être sur le trottoir (ou internet, avec les fameux "escort tour").
Et qu'on laisse celles qui ont décidé de faire ça pour X raisons (qui ne nous appartient pas de juger) d'exercer leur métier en paix, et d'arrêter de dire qu'elles subissent un viol à chaque rencontre (celles qui font ça par choix, par parce qu'elles sont forcées).
30 millions de +, Seraphie.
38 ans 3196
Seraphie a écrit:
trashrap a écrit:
C'est marrant de constater que ce sont systématiquement les hommes qui défendent la prostitution. ;)


Ben non, je l'ai déjà dit (il me semble), je suis contre l'abolition de la prostitution, et pour que la prostitution soit légal.
Bien évidemment, je suis contre la traite d'être humain, toutes ces pauvres filles d'Europe de l'est, d'Afrique, ou de je ne sais où qui sont forcées d'être sur le trottoir (ou internet, avec les fameux "escort tour").
Et qu'on laisse celles qui ont décidé de faire ça pour X raisons (qui ne nous appartient pas de juger) d'exercer leur métier en paix, et d'arrêter de dire qu'elles subissent un viol à chaque rencontre (celles qui font ça par choix, par parce qu'elles sont forcées).


Celles qui font cela par choix sont-elles si nombreuses ?

Personnellement, je qualifie cela, dans une écrasante majorité, de viol, car il y a un vrai problème de consentement.
Consentir à un acte sexuel pour obtenir de l'argent, est-ce consentir librement ? S'il y a une contrainte financière qui pousse à cela, le consentement est-il libre ?
Mon interrogation rejoint en fait la notion de "consentement éclairé" en droit. Si l'on consentit par désespoir, ou parce qu'on n'a aucun autre moyen de gagner sa vie, est-on vraiment consentant ?

Je pense par exemple aux gens qui vendent leurs organes, dans les pays qui l'autorisent. Ils y consentent, poussés par la misère. Accepter quelque chose, sous la pression d'une contrainte financière, morale ou autre, est-ce consentir, faire un choix libre et éclairé ? Est-ce que cela signifie que l'on doive, nous, le reste de la société, botter en touche, en arguant qu'après tout chacun fait ce qu'il veut, même s'il le fait sous la contrainte ?
49 ans Paris 9874
Je lis souvent chez des "féministes" que "tout rapport sexuel non désiré est une violence". Non. Tout rapport sexuel non consenti est une violence. Il y a loin du désir au consentement.
38 ans Orgrimmar 6511
Séraphie, je pensais comme toi il y a peu de temps encore.

Mais ne vaut il pas mieux limiter la liberté de quelques uns pour libérer un plus grand nombre?

Parlons esclavage. Certains esclaves étaient heureux d'en être, leur condition les satisfaisait. Et pourtant l'abolition de l'esclavage a été une bonne chose, non?

Le parallèle peut paraître bancal, mais pas tant que ça: des deux côtés on a des gens dont la dignité est rabaissée, qui ne sont pas pour la grande majorité consentants, et dans les deux cas on nous dit (enfin, pour l'esclavage, ça date un peu) que si on abolit, tout va se casser la gueule, et que ça a son utilité.
38 ans 3196
J'ajoute que j'ai du mal avec l'argument qui voudrait voir dans les partisans d'une disparition de la prostitution des idéalistes coupés de la réalité.

Quelle est la réalité ? Qu'une femme (ou un homme) se dise un jour : "tiens, si je gagnais ma vie en vendant mon corps ? Allez hop, c'est un travail comme un autre après tout..." Que cette personne reçoive des "clients" polis et respectueux, dans un cadre qui ne soit pas dégradant ? La fameuse petite caravane de bord de route pas si mal foutue, avec le client régulier ? Ce "modèle" tend à disparaître, les anciennes prostituées le disent elles-mêmes.

Et les jeunes filles sous la coupe d'un réseau ? Et les professionnelles qui enchaînent les passes en bord de route, qui font face à des connards de ce type : http://prostitueurs.tumblr.com/

Une minorité sans doute ?

Non mais vraiment, qui vit au pays des bisounours entre ceux qui jugent le tableau bien trop noir pour être acceptable et ceux qui disent qu'après tout, c'est pas si grave si c'est consenti ?
38 ans 3196
poupoule a écrit:
Je lis souvent chez des "féministes" que "tout rapport sexuel non désiré est une violence". Non. Tout rapport sexuel non consenti est une violence. Il y a loin du désir au consentement.


D'où mon questionnement sur le consentement, et non sur le désir.
38 ans Orgrimmar 6511
Il y a loin du consentement par contrainte (l'argent, la violence...) au consentement tout court.
Après, séparer désir et consentement, je suis ok.
38 ans 3196
Yuutsu a écrit:
que si on abolit, tout va se casser la gueule, et que ça a son utilité.


Tout à fait. Comme pour le travail des enfants que je citais tout à l'heure.
_Aphasie_ a écrit:

Consentir à un acte sexuel pour obtenir de l'argent, est-ce consentir librement ?


Oui.


_Aphasie_ a écrit:
S'il y a une contrainte financière qui pousse à cela, le consentement est-il libre ? Mon interrogation rejoint en fait la notion de "consentement éclairé" en droit. Si l'on consentit par désespoir, ou parce qu'on n'a aucun autre moyen de gagner sa vie, est-on vraiment consentant ?


Je veux bien tenter de te suivre sur cette voie.
Tu admettrais donc qu'aller travailler tous les jours dans un boulot qui t'ennuie ou pour lequel tu n'es pas fait (ou tout autre raison) n'est pas un "consentement éclairé" ?
38 ans 3196
aile-du-desir a écrit:

Je veux bien tenter de te suivre sur cette voie.
Tu admettrais donc qu'aller travailler tous les jours dans un boulot qui t'ennuie ou pour lequel tu n'es pas fait (ou tout autre raison) n'est pas un "consentement éclairé" ?


Le travail, dans la plupart des cas, n'implique pas une atteinte à l'intégrité physique et à la dignité de la personne. Si un travail s'accompagne de telles conséquences (on peut poser la question pour le travail en usine non réglementé par exemple), je le mets évidemment dans le même panier.
Yuutsu a écrit:

Mais ne vaut il pas mieux limiter la liberté de quelques uns pour libérer un plus grand nombre?


Non. D'autres solutions peuvent être envisageables quand on prends la peine de s'ouvrir au vrai problème.

Yuutsu a écrit:

Parlons esclavage. Certains esclaves étaient heureux d'en être, leur condition les satisfaisait.


Ben oui bien sûr...

Yuutsu a écrit:
on a des gens dont la dignité est rabaissée


Ah bon ? Parce que pour toi un(e) prostitué(e) (consentant évidemment) n'a pas ou peu de dignité ? Tu y vas fort. C'est même limite insultant.
38 ans 3196
Le droit français protège la dignité de la personne humaine. L'une des conséquences de ce principe est l'indisponibilité du corps humain. C'est pourquoi la vente d'organes et la gestation pour autrui sont interdites en France.

"Il n'y a que les choses qui sont dans le commerce qui peuvent faire l'objet de conventions."

Pourquoi n'applique-t-on pas ce principe aux prostitué(e)s ? C'est juridiquement illogique (et profondément hypocrite).
B I U