poupoule a écrit:Oui mais c'est là qu'il y a qch à prouver!
Une femme dis je consens et tu prétends que c'est peut-être faux. Comment
prouver cette absence de consentement?
- car il y a pognon?
- car il n'y a pas de désir?
- car ça suppose trop de choses de donner accès à sa sexualité?
- car je ne pourrais pas le faire?
- car la majorité des gens ne pourraient le faire?
Je réfléchis avec toi... mais aucune de ces raisons en tout cas ne me paraît suffisante.
A partir du moment où une femme a une relation sexuelle avec un homme pour de l'argent alors qu'elle ne le ferait pas sans cet échange monétaire, alors pour moi tu ne peux pas dire qu'elle est consentante. C'est pas une question de savoir si je pourrais le faire ou pas.
En plus, ce qui me fait rire, c'est que la loi qui a été votée donne du pouvoir aux prostituées. Ça je pense que personne ne peut dire que c'est une mauvaise nouvelle mais pourtant personne en parle. On a enfin aboli le délit de racolage qui était une vraie ignominie. Pourquoi les militants "pro-choix" n'applaudissent pas des 2 mains? Non, on ne nous parle que de ces pauvres clients qui sont en misère sexuelle.
C'est exactement l'esprit de la loi de redonner un pouvoir à la personne prostituée pour équilibrer la relation avec le client. En faisant porter la délinquance sur ce dernier, le ou la prostitué(e) a enfin un "contre-pouvoir" pour se prémunir des violences ou des abus.
La prostituée consent à un échange sexuel contre de l'argent. En principe elle refusera si la personne lui demande cet échange sexuel sans rétribution ou peut-être si la personne ne lui convient pas (ou alors elle demandera à être payée plus cher).
En conséquence, elle donne bien son consentement, elle fait en quelque sorte commerce de son corps.
Il faut admettre que certaines prostituées vivent sous la contrainte mais c'est très méprisant de considérer qu'une prostituée ne serait jamais capable de donner son consentement.
D'ailleurs l'argument de la contrainte économique est biaisé à mon sens.
Il y a heureusement une grande majorité de femmes qui choisissent de ne pas se prostituer dans les pays les plus pauvres de la planète.
J'ajoute, et je l'ai déjà dit sur ce post, que la plupart des foromeuses qui prônent la prohibition s'évertuent à présenter uniquement la prostitution sous son jour le moins reluisant alors que les situations sont extrêmement variées.
Sans entrer dans les détails, les prestations sexuelles tarifées dépassent très largement l'image glauque de la camionnette au bord de la nationale.
Les personnes se livrant à ses prestations sont également très différentes les unes des autres, de l'étudiant(e) arrondissant ses fins de mois à l'infirmière libérale qui n'en aurait a priori absolument pas besoin pour vivre.
Faudrait-il interdire toutes ces prestations?
C'est tout simplement absurde et liberticide, à l'extrême fasciste même.
Enfin, c'est ignorer la réalité de penser qu'il y a du changement concernant le racolage. Même si cette infraction existait, elle n'était pas poursuivie par la justice.
Aujourd'hui, il n'y d'ailleurs pas de moyen efficace pour empêcher une prostituée de "travailler" (ce dont se plaignent notamment le élus de campagne qui pensent à soigner le paysage).
C'est se méprendre gravement de penser que cette loi va donner du pouvoir aux prostituées. Au contraire, elles devront fuir la sphère publique pour continuer leur activité. Ce projet de loi est bien plus pénalisant pour les prostitués qu'une loi sur le racolage qui serait réellement appliquée.
Les prostituées seront certainement bien plus vulnérables dans la clandestinité.