Pour ma part, je dit qu'il faut l'essayer avant de le jeter. Qui ne tente rien n'a rien.
Il y a des choses qu'il ne faut pas oublier : les emplois jeunes, c'était un CDD de 5 ans, et de nombreuses personnes se retrouvent actuellement en fin de contrat avec un risque de ne pas retrouver un boulot après car les boulots venaitent de l'administration et l'Etat n'a plus d'argent pour embaucher. Et les emplois jeunes étaient une idée de gauche.
Maintenant revenons un peu sur terre : généralement, on a son bac entre 17-et 19 ans (je compte large), ensuite, certains font des études qui durent au minimum 2 ans (mais vu le marché du travail, faut maintenant compter 4 à 5 ans, cela veut dire qu'on est pas sur le marché du travail avant au moins 23 ans, donc comme le CPE s'adresse aux moins de 26 ans, allez y'a 3 ans à "subir" le CPE. Et vous connaissez beaucoup de jeunes de 23 ans, qui décident de faire un prêt immobilier pour acheter leur résidence principale (franchement) ?
Il est rare aujourd'hui que l'on reste dans la même entreprise plus de 10 ans (vous en connaissez à part vos parents ?) De nos jours c'est impossible, c'est le marché et l'économie qui veulent ça. Et puis, je tiens à rappeler que souvent plus on reste dans sa boîte, plus on stagne (surtout dans les PME), résultat, la plupart des gens bougent au bout de 2 ans (CDI ou non) pour augmenter leur salaire et monter dans la hierarchie.
Le CPE est destiné à une certaine catégorie d'entreprises, les PME et il s'adresse aussi en priorité aux personnes n'ayant pas de formation, c'est un peu comme un super contrat d'apprentissage sauf qu'au bout de 5 mois, on a des droits au chômage. Je rappelle que dans le cadre d'un CDI, on n'a pas de droits au chômage avant 1 an et que on peut aussi se faire virer du jour au lendemain (les employeurs ne manquent pas d'imagination s'ils veulent virer quelqu'un). Je ne parle même pas des contrats d'apprentissage, des CDD, de l'interim qui n'ouvrent aucun droit.
On sait tous qu'il y aura des abus, mais enfin, une entreprise qui embauche quelqu'un, c'est pas pour le mettre à la porte au bout de deux ans, c'est ridicule, ce serait du suicide (les clients détestent le turn-over, pour rassurer un client, il faut être un boîte stable). Si on est bon, motivé, performant et productif, un patron n'a aucune raison de virer un bon élément ou alors au tant se tirer une balle dans le pied.
Maintenant, quand j'avais 19 ans, je n'avait aucune idée de ce qu'était une entreprise, son fonctionnement, ses contraintes. Je ne connaissais rien au monde du travail, ce que c'est de vendre ses compétences, de la concurrence interne, des grilles des salaires. Je ne connaissais rien du marché de l'immobilier, des tarifs d'une location, je ne savais même pas si j'achèterai ma résidence principale un jour. A 19 ans, je savais seulement quel boulot je voulais faire et quel était le parcours à suivre (ce qui est déjà pas mal, parce que mes potes ne savaient pas ce qu'ils voulaient faire plus tard).
J'ai manifesté, contre la loi Devaquet, contre le CIP qui étaient de vraies injustices. Mais je n'ai jamais bloqué mon lycée ou ma fac et empêcher ceux qui veulent bosser d'assister au cours.
Le gouvernement ne va pas le retirer, il va par contre le modifier (période de 1 an et motif de licenciement), c'est évident.
Et puis arrêtons de taper sur les patrons, s'il n'y avait pas de patrons, il n'y aurait pas d'entreprises et encore moins de boulot. Arrêtons aussi de se braquer dès qu'on essaye de faire quelque chose. Il va bien falloir réformer le pays si on veut pas se casser la figure et c'est ce qui nous pend au nez, parce qu'en attendant, l'Asie gagne du blé et eux ont su se bouger.
Quant à la phrase lue plus bas du genre "je préfère rester au chômage que d'accepter un CPE", c'est avec des réflexions comme celles-ci que le pays est au plus mal. Je rappelle que le chômage ou le RMI ou toutes autres revenus sociaux, sont des versés de l'Etat mais prélevés sur ceux qui travaillent.
Alors comme dit Coluche, "quand j'entends ce que j'entends, que je vois ce que je vois, je suis content de penser ce que je pense".