Je remonte ce vieux post ... parce que l'histoire de dame78 est similaire à celle de ma meilleure amie ...
Opérée d'une sleeve fin septembre, une fistule est apparue quelques jours
après l'intervention et depuis, c'est l'enfer.
Elle a subi à ce jour 5 ou 6 interventions, je ne sais plus, et est actuellement hospitalisée avec une importante dégradation de son état de santé.
Les "mots clés" sont fistule, collection, drainage, adhérences, transfusion, morphine, antibiothérapie, fièvre, infection, abcès de paroi, épanchement pleural, dénutrition, fibroscopie, scanner, irm, togd, le tout au pluriel ...
Merci, et avec ça, qu’est ce que je vous sers ?? Un pronostic vital engagé peut-être ?
Je ressens exactement ce que tu as évoqué dame78, dans tes derniers posts, à savoir qu’il faudrait un vrai suivi psy avant d'envisager une telle intervention.
Mon amie n'avait pas de problème de santé particulier, elle était en surpoids oui, important mais pas conséquent, elle ne présentait pas de problème de diabète, d'hypertension ou autre.
Non, par contre, elle avait un mal être profond … qu’elle a toujours, avec « en prime » ajd d’énormes problèmes de santé qui désemparent les médecins.
Comme tu dis dame78, l’intervention déplace les problèmes, elle ne résoud pas le souci de fond, celui qu’il faut regarder en face un jour ou l’autre, qu’il faut affronter ; celui qui une fois réglé permettra d’aborder le « reste » dans de bonnes conditions.
Mon amie a clairement vu la sleeve comme une renaissance, un nouveau départ, qq chose qui devait l’aider à aller mieux dans sa vie, dans da tête … mais elle s’est trompé de porte, ce n’était pas celle-là qu’il fallait ouvrir en premier et ce n’est pas faute de lui avoir dit …
Aujourd’hui pour elle le seul point positif c’est qu’elle a perdu tout son surpoids, mais que c’est cher payé !!! Elle était en bonne santé, ça n’a pas de prix ca, put*** …
Elle a eu un accès très facile à l’intervention, il a du se passer 2 ou 3 mois seulement entre le moment où ça lui a pris de la faire et celui où elle a été opérée. Il faut dire qu’on travaille dans un établissement de santé (on est collègues aussi), alors les rdv et tout ça, c’est trop facile, et le médecin derrière n’a pas freiné la machine.
Elle a de jeunes enfants qui sont tristes que maman ne soit pas à la maison, qu’elle rate les anniversaires, un mari qui pleure de désespoir, qui n’en peut plus de jongler entre son taf, les enfants, la maison, les allers et retours à l’hosto , des amis et des collègues qui sont inquiets.
Elle, elle est dans une détresse psychologique intense, ce qui n’aide pas à aller mieux, et on a peur qu’elle lâche prise et ne se batte plus.
C’est un énorme gâchis, tout ça pour une certaine vision de la normalité, un dégout de son apparence, un manque de volonté qui fait qu’elle s’est tourné vers une solution « facile ». Un souci psy quoi …
Je connais une personne qui a beaucoup maigri suite à la pose d’un anneau. Elle l’a fait retirer à cause d’une complication ; cela fait maintenant plusieurs années et elle n’a pas repris de poids. Elle a réellement intégré une nouvelle façon de s’alimenter, elle ne fait aucun écart, c’est une volonté de tous les instants et ça marche. Elle n’est pas au régime, elle fait extrêmement attention, c’est différent.
Je sais que mon amie est incapable de prendre de telles résolutions, c’est comme la clope, elle n’a jamais cessé de fumer, et pourtant les médecins lui ont tous bien dit que c’était un facteur aggravant.
Je suis à la fois inquiète et en colère, après elle d’avoir fait ça, de ne pas s’être secoué davantage pour régler le VRAI problème, après moi de ne pas avoir pu la dissuader d’aller si vite en besogne, d’être spectatrice de sa descente aux enfers, après tout et rien …
Le risque zéro n’existe pas, on le sait, les aléas thérapeutiques sont une réalité mais je reste persuadée que le protocole devrait être plus strict, qu’il faudrait instaurer un parcours pré-opératoire bien plus approfondi pour les candidats à la chirurgie bariatrique. Cela permettrait de d’orienter certains patients vers une primo prise en charge différente.
Je connais une by-passée qui dit ouvertement « je n’ai pas fait un by-pass pour me mettre au régime » … ça me choque, elle n’a rien compris elle, et d’ailleurs elle est en échec, elle reste forte mm si elle maigri, forcément … bref c’est le type de patiente qui n’aurait pas du être éligible, et mon amie non plus. Le poids était un problème certes, mais probablement pas celui à gérer en premier …
Merci de votre patience ;)