ploufplouftagada a écrit:Ahlala mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !
J'ai pas dit que pour avoir le droit d'avoir des enfants il fallait avec fait sciences po et gagner 10k€/mois !
Je sais bien que pour élever correctement un enfant il n'y a pas que ces paramètres.
C'est marrant parce que Salammbo me relançait sur le sujet de mon couple Bidochon, et sinon l'exemple du dessus, la gonzesse qui insulte son gosse dans le RER, personne ne dit rien ? Personne ne se dit qu'à ce genre de personne on devrait interdire d'avoir des gosses ? Allons !
Vous semblez croire que mes critères excluraient beaucoup de monde, mais non ! Il s'agit d'une infime minorité... Quand je vois des parents sans gêne et mal élevés qui font leur gosses sur le même modèle moi ça me fout les boules. Parce que faire des enfants c'est pas seulement personnel, la société aussi va les assumer et va devoir vivre avec.
Pour te répondre sur la mère qui hurle dans le RER, j'en connais une : c'est ma tante. Elle a toujours hurlé sur sa gamine à peu près partout, a eu une enfance traumatisante (viols incestueux entre autres), et était clairement de celles dont on aurait pu se dire : il aurait fallu lui interdire! En plus de ça, elle est coiffeuse avec un travail instable, et une tendance à ramener des copains louches à la maison tous les deux jours.
Sa fille a bien sûr des problèmes dans sa vie, et elle se dirige aujourd'hui pour faire exactement le même métier que sa mère. Elle a 15 ans et a déjà été battue par son petit copain précédent (elle me l'a avoué récemment). Donc pile poil dans ton exemple : cassos, confessions intimes, Groseille... Mais ma cousine, elle n'a pas que sa mère, elle a une famille aussi, elle a moi (notamment lol). Elle est aimante envers les autres, elle est très généreuse et a un coeur en or (vraiment, les animaux, les enfants, elle bosse dans les refuges et tout). Alors je sais pas pourquoi, je sais pas comment, mais je pense que sa mère a bien fait de la mettre au monde. Elle attend, patiemment, de pouvoir vivre en autonomie, peut-être faire une réorientation professionnelle plus tard, si ça ne lui plaît plus (elle aime la coiffure, quand même).
Les gens pas parfaits ont le droit d'exister. Les gens pas parfaits ont des choses à apporter à la société aussi. Certes elle fait des bêtises parfois, elle est très certainement "mal élevée", mais elle fait aussi des trucs bien.
Aujourd'hui ma tante a une 2ème fille, avec qui ça se passe mieux. Elle a fait un énorme travail sur elle-même je pense, a compris beaucoup de choses. Elle s'entend beaucoup mieux avec son aînée aussi, les choses évoluent.
En fait, ce qui me gêne c'est ton fatalisme, ta vision déterministe des choses. Les gens peuvent évoluer, se montrer meilleurs parents qu'on l'aurait cru parfois, s'améliorer aussi. Les gamins qui naissent dans ces circonstances ont aussi la possibilité d'évoluer, de trouver leur place dans la société.
Et ça, nul ne peut le prévoir à l'avance.
Et puis, démocratiquement, c'est limite comme vision des choses : peut-être qu'eux, les gens des classes défavorisées, ne veulent pas de nos gamins prétentieux non plus ? On est qui pour s'ériger en "la société" ?
La nana du RER, en clair, moi je l'obligerais à suivre une formation, parce que l'humain est perfectible et parce qu'elle peut devenir une bonne mère.
Dans le bus une fois, il y avait une mère de ce style (son gamin avant au moins 4 ans, parlait à peine, grognait et chouinait, elle lui hurlait dessus des insultes et des menaces de mort pour qu'il se taise), tout le monde fusillait la mère du regard, marmonnait des réflexions - et moi la première. Mais quand elle est descendue, une vieille dame l'a suivie alors que c'était pas son arrêt. On a pu entendre leur conversation parce que le bus était en avance et a attendu quelques minutes à cet arrêt. La vieille dame a dit quelque chose comme : "C'est pas facile tous les jours avec un enfant, n'est-ce pas ? Moi j'en ai eu 3, et je comprends très bien qu'on s'énerve même si on les aime", et la mère a été surprise par sa douceur, et a engagé la conversation, en quelques secondes, elle s'est mise à pleurer, à dire qu'elle savait qu'elle devait pas lui parler comme ça, qu'elle regrettait, qu'elle était malade et fatiguée. La vieille dame l'a invitée à prendre un café chez elle, pour parler et se détendre.
Je sais pas ce qui s'est passé ensuite, mais j'admire vraiment cette vieille dame : c'est elle qui a raison. Il faut tendre la main aux gens comme ça, et les aider. Ils sont pas stupides, ils savent bien que c'est pas comme ça qu'on s'y prend, c'est juste très difficile pour eux, pour des raisons qui leur sont propres.
Débattre des critères pour exclure, ou se battre pour inclure ? Chacun son choix.
