@Remus
Je ne t'en veux pas et je comprends ton point de vue en tant que personne externe qui n'a pas vécu elle-même en plein coeur de la situation.
Et le fait de me juger n'y changera rien. Dans ce que je lis, de la part de certaines personnes, c'est que la mauvaise c'est moi. Mais perso je me fous de ces avis là car un jugement sans avoir vécu la situation m'importe peu.
C'est facile de juger qqun sur ses actes... mais ces personnes, j'aimerais voir ce qu'elles feraient dans exactement la même situation que moi.
Comme on dit : les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Mais c'est vrai que ce que je n'admet pas, c'est qu'on me remette toutes les fautes sur le dos tout simplement. Parce que ce serait un peu trop simpliste et totalement faux d'avoir un tel raisonnement.
Dire en clair que la pauvre petite n'aurait pas été malheureuse si je lui avait foutu la paix et si je ne m'étais pas mêlé de sa vie, ça me fait bien rire.
Parce qu'alors, si je dois suivre ce que les gens me disent dans ce sens, on doit vivre chacun pour soi et ne rien tenter pour les personnes qu'on aime?
C'est là où moi je ne suis pas d'accord.
Ayant une famille complêtement éclatée, n'ayant moi-même eu aucun soutien de ma famille quand tout allait mal pour moi, j'ai vraiment du mal à laisser quelqu'un de proche dans sa détresse et risquer de foutre sa vie en l'air de cette façon.
Je ne compte pas non plus sauver la terre entière. Et je sais pertinemment bien que de l'aide professionnelle est nécessaire.
Mais comme je l'ai dit : il y a des choses que je ne peux pas faire. Premièrement parce qu'elle est majeure et doit donc faire certaines démarches elle-même (elle ne dépend plus de ses parents vu qu'elle a déménagé pour vivre en tant "qu'isolée" et donc considérée comme une personne à part entière et non plus comme à charge de sa famille). Deuxièmement, je n'ai aucun poids dans certaines de ses décisions, n'étant pas une parente proche (je n'ai aucun lien de sang). Et troisièmement, le reste de la famille n'étant pas au courant de tout ça, comment pourraient-ils l'aider? Ils n'ont absolument pas conscience de ce qu'elle vit tout comme moi je n'en avait pas conscience en commençant toutes ces démarches avec elle.
Je ne peux pas prendre rdv pour elle chez un psy. Je ne peux pas la forcer à y aller si elle n'en a pas envie. Je ne peux pas dire "fait ceci" ou "fait cela" car je n'ai pas à imposer mes choix dans sa vie comme son propre père l'a fait pendant des années.
De toute façon qui me dira si elle y va ou non?
Et puis ça va lui coûter cher sachant qu'un psy peut demander jusqu'à 40 - 50 euros la scéance!
Financièrement, je ne peux pas me permettre de payer pour elle et je ne vois pas en quoi cela relève de mon devoir de le faire? Je dois déjà payer pour mes propres enfants.
Et dois-je la prendre par la main pour tout faire?
A trop la protéger, que va-t-elle finalement apprendre de la vie?
Enfin soit, le problème n'est pas de savoir qui est fautif ou non dans l'histoire.
A force de la ressasser, je sais que je n'ai pas à culpabiliser pour quoi que ce soit.
Personne ne pouvait prévoir la tournure que ça allait prendre.
Et je reste dans l'idée que le plus fautif est ce type qui, sachant ce qu'elle a vécu (on lui avait tout expliqué) et ayant plus de 20 ans de plus qu'elle, père de famille, aurait dû se comporter en personne responsable et ne pas tenter de prendre ma nièce dans ses filets!
Car après une autre discussion que mon mari a eu avec sa femme, il se trouve que ce gros dégueulasse avait tout planifié car d'après elle il a même dû prendre une petite pilule bleue pour avoir une érection (et sachant qu'il faut quand même au moins une heure pour que la pilule fasse effet, faudrait qu'ils arrêtent de me prendre pour une conne)
Maintenant le mal est fait, on ne sait pas revenir dessus.
Et je pense que ça ne sert à rien de retourner l'histoire dans tous les sens pour à chaque fois en revenir à expliquer la même situation avec seulement des points de vue différents.
Ce dont j'ai envie maintenant c'est de savoir quoi faire à l'avenir, non pas pour elle (elle a fait ses choix et je n'ai donc plus à me mêler de sa vie... si elle a envie de se planter, je ne suis plus responsable... et le fait que je la considère comme ma fille n'y change rien. Je ferais pareil pour mes propres enfants!) mais pour moi et mes enfants.
Je n'ai justement plus envie de prendre des décisions qui me sembleront bonnes sur le moment mais qui comprennent de si gros risques.
Je voudrais juste savoir ce que d'autres feraient à ma place.
Laisseraient-ils tout tomber en pensant au bien-être des personnes proches, quitte à couper les ponts avec toute la famille?
Continueraient-ils à se battre contre des moulins à vents en connaissance de cause en espérant que, peut-être, un déclic se fera et qu'elle pourra avoir un avenir qui lui convienne?
La décision est très dure à prendre!
Mais les questions sont là.
Je ne peux pas la prendre chez moi comme je l'ai déjà dit.
Je n'ai que deux chambres. Bientôt un troisième enfant qui arrive et encore un an de bail dans cette maison-ci.
Si elle vit ici, elle ne peut pas partager la chambre de mes fils car du coup, c'est moi qui suis condamnable au tribunal et on pourrait me retirer mes fils. (La loi belge dit que les enfants de sexe différent ne peuvent pas partager la même chambre). Et je n'ai pas le pouvoir de faire apparaître une pièce supplémentaire comme par magie!
Je ne peux pas non plus avoir une personne "adulte" en plus dont je dois m'occuper (faire à manger, laver son linge, le repasser etc etc) car je ne suis en aucun cas la servante des autres. J'ai moi-même un travail et j'estime que chaque membre de la famille doit y mettre du sien et qu'il n'est pas marqué bonne à tout faire sur mon front.
Et en ce qui concerne sa propre mère, comme je l'ai dit plus haut : elle ne s'est jamais vraiment battue pour ses filles. Elle se défend au tribunal mais se battre réellement pour ses filles, ça elle ne l'a jamais fait et je ne pense pas qu'elle compte commencer maintenant quand on voit comment elle parle.
Ca fait presque 4 ans qu'elle n'a plus eu de contacts avec sa fille et à part lui dire que si elle a besoin d'une voiture elle est là, elle ne laisse pas voir qu'elle se tracasse beaucoup pour l'avenir de sa fille.
Sa façon de voir les choses c'est "laissons faire de toute façon elles reviendront un jour d'elles-même".
Elle ne communique pas avec ses filles. Ne les conseille pas. Ne prend aucune décision. Et cela, même pour les deux autres qui sont encore mineures!
Nous ne pouvons pas résilier son bail. Elle est locataire et majeure, c'est à elle de le résilier (c'est la loi) et si elle résilie son bail, nous serons quitte à payer les frais de résiliations qui sont de... 5 mois de loyer!
Autant nous mettre direct la corde au cou!
Je ne sais pas comment ça fonctionne en France mais en Belgique les lois sont très strictes à ce niveau comme à bien d'autres niveaux.
Tout comme on ne peut pas aller déposer plainte contre quelqu'un pour une tierce personne.
Je ne peux donc pas aller déposer plainte contre le type qui a abusé de la situation vu que ce n'est pas à moi qu'il s'en est pris.
En Belgique, dire à qqun qu'on va aller déposer plainte contre lui ça le fait rire parce que cette personne sait bien qu'il faut un dossier en bêton pour que les choses bougent.
Pour le moment nous sommes dans une impasse et j'en cherche la sortie.
Mais je finirai par la trouver!
Je ne suis pas du genre à baisser les bras ou à tourner en rond et même s'il faut trouver une solution qui ne plaira pas, je le ferai juste pour préserver ma petite famille.