Je sais pas de quoi tu parles car tout ce que tu dis ne correspond en rien à ce que j'ai dit, donc soit tu n'as pas lu et fait mine de t'enflammer en mode combattante pour les droits des mères, ou soit t'es juste à côté de la plaque.
Je passe sur l'aide de la Caf puisque tu persistes à voir un problème là où il n'y en a pas, puisque je te répète que y'a 30 ans, les échos n'existaient pas, pourtant, les femmes avaient bel et bien déjà des aides sur la preuve de naissance n'est pas tenable. Pour le reste, les US, les comparaisons... c'est pas le propos, je parle de la France, je suis pas dans un relativisme, oui y'a mieux et pire ailleurs, à quoi ça sert de le dire ? Ca ne fait pas avancer le débat en France.
Après, libre à toi de ne pas te poser de questions face au choix de société que les politiques de santé publique prennent pour nous et de considérer que se poser des questions, c'est "dénigrer le système de santé", mais pour moi, et pour tout le monde, c'est un droit d'avoir accès à l'information, de savoir précisément pourquoi on fait tel et tel examen, les conséquences. Je ne suis pas un mouton qui va suivre betement le mouvement sous prétexte que "c'est du progrès", ^phrase qui ne veut rien dire. L'âge de pierre c'était y'a 30 ans pour toi... lol Parfait, on se demande comment elles ont fait nos pauvres mères et grand mères de l'age de pierre !
De plus, tu es infirmière, donc visiblement hyper corporate et ne prend pas de recul sur les choses ou lit trop vite. Qui t'a dit que toutes les malformations se soldaient par une IMG ? Pas moi en tout cas. Tu es certes infirmière mais de part mon expérience de l'amniocentèse, tout le processus, dès le départ on m'a parlé d'IMG donc oui, il y a une systématisation de la mise en place de cette solution, que tu le veuilles ou non, c'est la réalité et ce n'est pas moi qui le dit, une amie a fait une thèse sur le sujet des diagnostics prénatals, et dans 95 % des cas où l'enfant présentait un problème de type trisomie par exemple, les parents pratiquent une IMG; Maintenant, quand je dis cela, ce n'est et je l'ai dit plus haut, en aucune manière pour culpabiliser les parents de quoi que ce soit.
Simplement, je me demandais dans quelle mesure ils étaient informés et dans quelle mesure cette décision était la leur, quand le corps médical se permet, et je l'ai vécu, avant même qu'une anomalie ne soit détectée, de parler de l'IMG, comme pour préparer la patiente psychologiquement que c'est l'une des issues les plus sures.
Tu parles des handicaps et de la souffrance qu'elle engendre sur les familles, ça je le sais mais ce n'est pas le propos. Mon propos, c'est dans quelle mesure on considère qu'un enfant, sous prétexte qu'il présente une anomalie, n'a pas le droit de vivre, par rapport à un enfant sain. C'est une question qui dépasse le médical, qui tend aussi vers la philosophie, mais qui est très importante car elle renvoie au projet de société que nous fabriquons, notamment à l'égard des handicapés qui existent, c'est comme si on leur renvoyait le message qu'il ne méritait pas de vivre. J'ai à l'esprit l'exemple d'une mère qui me disait qu'elle avait eu un enfant trisomique et qu'elle vivait très mal sa 2ème grossesse et le processus du diagnostic anténatal car elle avait le sentiment qu'on lui disait que son premier enfant ne méritait pas de vivre et qu'elle faisait tout pour ne pas avoir le même... psychologiquement c'est dur.
Donc ce n'est pas de culpabiliser les parents comme tu le dis, c'est au contraire de critiquer la décision de médecine qui leur renvoie injustement la culpabilité aux parents alors qu'à la base, c'est la médecine, et l'Etat qui a décidé de pratiquer cette eugénisme. Ces décisions sont très mal vécues par les parents car ils sont seuls face à cela, et c'est ce que je critique.
Et je critique aussi le fait que si on n'y prend pas garde, non seulement, cela posera un problème encore plus grand dans la gestion des handicaps puisqu'on a décidé de solutionner le problème non pas en les aidant avec des structures, mais en déplacant le problème sur la génétique. De plus, on se retrouve comme dans le film Gattaca, dans 20, 100 ans, quand la médecine détectera tout et n'importe quoi, on fera quoi ? On enverra les femmes faire 15 000 tests ? On uniformise la société, c'est une réalité. Pour certains comme toi, c'est peut etre du progrès, moi je me questionne et oui, ça me fait peur. On pourra toujours parler de tolérance à nos enfants en les éduquant, mais quelle image donne t-on de nous quand on tue un enfant trisomique parce qu'il est différent ? Quelle image la loi donne t-elle quand elle considère qu'on peut supprimer in utero un bébé jusqu'à son terme, alors qu'un avortement pour un enfant sain est limité à 3 mois? Ca fait mal de se poser la question, mais je me regarde en face, j'ai été confrontée à une situation très difficile, et je n'ai pas envie d'éluder cette question en me disant des phrases simplistes comme "c'est du progrès", "c'est génial la médecine française par rapport à d'autres endroits dans le monde" ou "c'est pour le bien de l'enfant", t'en sais rien ça si l'enfant voulait naitre ou pas, c'est ce que notre société a admis. Quand je croise un handicapé dans la rue, je veux pas me dire qu'il a moins le droit de vivre qu'un autre parce qu'il a un problème de santé. Bref, je me pose des questions, désolée miss !