MENU Le Forum Vive les rondes Connexion

copier/coller (poèmes)

B
39 ans paris 165
DES AMES ENVOLEES

Ces âmes que tu rappelles,
Mon coeur, ne reviennent pas.
Pourquoi donc s'obstinent-elles,
Hélas ! à rester là-bas ?

Dans les sphères éclatantes,
Dans l'azur et les rayons,
Sont-elles donc plus contentes
Qu'avec  
nous qui les aimions ?

Nous avions sous les tonnelles
Une maison près Saint-Leu.
Comme les fleurs étaient belles !
Comme le ciel était bleu !

Parmi les feuilles tombées,
Nous courions au bois vermeil ;
Nous cherchions des scarabées
Sur les vieux murs au soleil ;

On riait de ce bon rire
Qu'Éden jadis entendit,
Ayant toujours à se dire
Ce qu'on s'était déjà dit ;

Je contais la Mère l'Oie ;
On était heureux, Dieu sait !
On poussait des cris de joie
Pour un oiseau qui passait.
B
39 ans paris 165
CARESSES

Le vieux marronnier
N'aime
Ni les vacances
Ni les jours fériés
Il préfère
Les caresses
Des petites mains d'écoliers.
B
39 ans paris 165
LEGER

Doucement, flotte sur ton nuage
blanc, changeant aux milles visages
Léger sur le doux coussin ouaté
gonflé, sculpté, façonné
sans faire de geste
sans chercher d'adresse
Belle et douce paresse
Dérive, quitte la rive
Ne sois pas sur le qui-vive
Et quoiqu'il arrive
remonte sur ton nuage
le temps d'un beau voyage
Prends le large
sans danger, en sécurité
léger ..
Quelle belle liberté !!
B
39 ans paris 165
BERCEUSE

Au fond des bois
Couleur de faine ,
La feuille choit
Si doucement
Que c'est à peine
Si on l'entend.

A la fontaine ,
Le merle boit
Si doucement
Que c'est à peine
Si on l'entend.

A demi-voix ,
Si doucement
Que c'est à peine
Si on l'entend ,

Une maman
Berce la peine
De son enfant.
B
39 ans paris 165
CIGALLE ET MARMOTTE

Mi Janvier, c'est l'hiver, il pleut, il fait très froid,
Ma maison est si sombre, lorsque le soleil est absent !
Mais mon cœur est gai lorsque la poésie est avec moi.
Il neige dans certains endroits, alors je ne me plains pas
Dans les hautes Alpes et dans la haute Savoie,
Les montagnes ont revêtu leur manteau nuptial,
Les arbres ressemblent à des mariées, en imaginant,
Les marmottes hibernent depuis plus de deux mois.
Ici dans le midi de la France, avons souvent du beau temps,
Mis à part un peu de pluie et parfois le mistral,
Les cigales se reposent pour un certain temps,
Pour l'été deux mille un auront une plus jolie voix,
Ces "sopranos altos" la migraine nous déclenchera,
Sur les arbres, les pins, les érables, les palmiers, les acacias
Elles sont les reines des jardins du midi de l'opéra.
En parlant de l'été, j'oublie le mauvais temps présent.
B
39 ans paris 165
DESERT

Il est des pays chauds et secs.
Où le sable même est brûlant.
Et le vent rivalise avec,
pour que plus rien n'y soit vivant.
Survivre dans cette fournaise,
n'est pas facile évidemment.
Mais certaines plantes s'y plaisent,
et y parviennent cependant.
Dans ces vastes terrains arides,
où il ne pleut que rarement.
Elles n'ont autour d'elles que le vide,
et n'ont pas d'ombre assurément.
Le chacal, courbant son échine,
ne s'en approche pas souvent.
Car le cactus a des épines,
et le chardon également.
Il est aussi, je crois des gens,
qui vivent au milieu d'un désert.
Mais leur coeur est évidemment.
de bois mort, plutôt que bois vert.
Car il ne peut être possible,
qu'un autre être humain comme moi,
subisse un sort aussi horrible,
que le mien, quand je suis sans toi.
J'ai tant besoin de ta présence,
je veux pouvoir toucher ta main,
et ne peux subir ton absence.
quand je m'éveille le matin.
Viens consoler mon âme en peine,
Pardonne-moi d'avoir fauté.
S'il se pouvait que tu reviennes,
ton regard, comme une rosée,
serait pour moi comme eau bénite.
et je serais comme un ermite,
buvant l'eau de son bénitier.
B
39 ans paris 165
NUITS VIRTUELLES

J'aimais les nuits de nos deux solitudes
Dont je me plaisais à enluminer la plume.
Toi et moi dans notre paysage,
Nous nous amusions sans rage.
Nos mots fertiles en métaphores
Ne trouvaient point de repos dés lors.
Nous abreuvions de beauté fatale
Les fruits purs de nos chroniques géniales
Quand l'ombre nous caressait l'âme sage.

Nous étions des anges au cœur lourd d'affection,
Et, nous exercions alors de subtiles discussions.
Toi et moi dans nos morsures,
Notre nudité des plus mures
sentait une chaleur langoureuse
Dévaster nos plaines ténébreuses.
Nous avions il est vrai des visages rongés,
Et, les cernes creusées par un sommeil dérangé.
La lave du ciel nous prenait en otages légers.

Pour soulever le poids écrasant de nos dérisions
Petit Pierre il me fallait ta passion.
Loin des foules célèbres une fleur en regret
Tu m'avais cueillie comme un secret,
Et, dans nos gouffres basaltiques
Nous trouvions toujours des accords à notre musique.
Aux couleurs de fatigue nos yeux s'imprégnaient.
C'est là que nous voulions être nus et génés
Dans la splendeur des rumeurs de nos deux cœurs.
B
39 ans paris 165
REVEIL

Laissons l'âtre mourir ; courons à l'aventure.
Le brouillard qui s'élève est largement troué ;
La fontaine reprend son murmure enjoué ;
La clématite grimpe à chaque devanture.

Le ciel fait ondoyer les plis de sa tenture ;
Une tiède vapeur monte du sol houé ;
L'air doux est plein de bruits ; les bois ont renoué,
Dans les effluves chauds, leur discrète ceinture.

L'aile gaîment s'envole à l'arbre où pend le nid;
L'enfant rit; le vieillard n'a plus de tons acerbes;
Les insectes émus s'appellent sous les herbes.

O le joyeux réveil ! Tout chante, aime et bénit !
Un élan pousse à Dieu la nature féconde,
Et le rire du ciel s'égrène sur le monde.
B
39 ans paris 165
DOMPTEUSE

Elle vint dans Ninive énorme, où sont les fous
Qui veillent dans les lits et dorment sur les tables,
Et le théâtre est cendre où, les soirs ineffables,
Elle noyait sa tête aux crins des lions doux.

Fixant sur eux des yeux charmeurs comme en des fables,
Elle allait, éteignant leurs cris dans ses genoux,
Calme, et trouvant l'odeur des palmes et des sables
Au souffle de leur gueule errant sur ses seins roux.

Ses cheveux fiers, sa main doucement suspendue,
Ses robes dans leur fleur ne l'ont point défendue.
Un jour la griffe immense et tranquille la prit.

La foule ayant fui blême, un parfum pour des âmes
Sembla mêler, le long des promenoirs à femmes,
Le sang de la Dompteuse aux roses de la Nuit.
B
39 ans paris 165
CUISINE

Au fond, la crémaillère avait son croc pendu,
Le foyer scintillait comme une rouge flaque,
Et ses flammes, mordant incessamment la plaque,
Y rongeaient un sujet obscène en fer fondu.

Le feu s'éjouissait sous le manteau tendu
Sur lui, comme l'auvent par-dessus la baraque,
Dont les bibelots clairs, de bois, d'étain, de laque,
Crépitaient moins aux yeux que le brasier tordu.

Les rayons s'échappaient comme un jet d'émeraudes,
Et, ci et là, partout, donnaient des chiquenaudes
De clarté vive aux brocs de verre, aux plats d'émail,

A voir sur tout relief tomber une étincelle,
On eût dit - tant le feu s'émiettait par parcelle -
Qu'on vannait du soleil à travers un vitrail.
B
39 ans paris 165
SILENCIEUSEMENT

En un plein jour, larmé de lampes,
Qui brûlent en l'honneur
De tout l'inexprimé du coeur,
Le silence, par un chemin de rampes,
Descend vers ma rancoeur.
Il circule très lentement
Par ma chambre d'esseulement ;
Je vis tranquillement en lui ;
Il me frôle de l'ombre de sa robe ;
Parfois, ses mains et ses doigts d'aube
Closent les yeux de mon ennui.
Nous nous écoutons ne rien dire.

Et je rêve de vie absurde et l'heure expire.

Par la croisée ouverte à l'air, des araignées
Tissent leur tamis gris, depuis combien d'années ?

Saisir le va-et-vient menteur des sequins d'or
Qu'un peu d'eau de soleil amène au long du bord,
Lisser les crins du vent qui passe,
Et se futiliser, le coeur intègre,
Et plein de sa folie allègre,
Regarder loin, vers l'horizon fallace,
Aimer l'écho, parce qu'il n'est personne ;
Et lentement traîner son pas qui sonne,
Par les chemins en volutes de l'inutile.
Etre le rai mince et ductile
Qui se repose encor dans les villes du soir,
Lorsque déjà le gaz mord le trottoir.
S'asseoir sur les genoux de marbre
D'une vieille statue, au pied d'un arbre,
Et faire un tout avec le socle de granit,
Qui serait là, depuis l'éternité, tranquille,
Avec, autour de lui, un peu de fleurs jonquille.
Ne point saisir au vol ce qui se définit ;
Passer et ne pas trop s'arrêter au passage ;
Ne jamais repasser surtout ; ne savoir l'âge
Ni du moment, ni de l'année - et puis finir
Par ne jamais vouloir de soi se souvenir !
B
39 ans paris 165
DILECTION

J'adore l'indécis, les sons, les couleurs frêles,
Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie :
Les cheveux et les yeux, l'eau, les feuilles, la soie,
Et la spiritualité des formes grêles ;

Les rimes se frôlant comme des tourterelles,
La fumée où le songe en spirales tournoie,
La chambre au crépuscule, où Son profil se noie,
Et la caresse de Ses mains surnaturelles ;

L'heure de ciel au long des lèvres câlinée,
L'âme comme d'un poids de délice inclinée,
L'âme qui meurt ainsi qu'une rose fanée,

Et tel coeur d'ombre chaste, embaumé de mystère,
Où veille, comme le rubis d'un lampadaire,
Nuit et jour, un amour mystique et solitaire.
B
39 ans paris 165
MAZURKA
Rien ne captive autant que ce particulier
Charme de la musique où ma langueur s'adore,
Quand je poursuis, aux soirs, le reflet que mordore
Maint lustre au tapis vert du salon familier.

Que j'aime entendre alors, plein de deuil singulier,
Monter du piano, comme d'une mandore
Le rythme somnolent où ma névrose odore
Son spasme funéraire et cherche à s'oublier !

Gouffre intellectuel, ouvre-toi, large et sombre,
Malgré que toute joie en ta tristesse sombre,
J'y peux trouver encor comme un reste d'oubli,

Si mon âme se perd dans les gammes étranges
De ce motif en deuil que Chopin a poli
Sur un rythme inquiet appris des noirs Archanges.
B
39 ans paris 165
CIBICHE

Entre ses doigts, une cigarette non allumée,
Un briquet que l'on allume tout enflammé
Et voilà dans un décor étrange une fumée
Qui s'élève de la pièce fort saccagée.

Visage opaque, dents jaunies par le tabac,
La personne grille sa vie dans un coeur étouffé.
Chétive, le goûter est fade: mince repas!
Elle s'étouffe...et continue à fumer...

Nicotine, liquide huileux, qui pénètre avec renfort
S'infiltrant joyeusement dans des poumons sans remords,
Dégustant à ravir le jour d'une belle mort
Dans un Alléluia au déclin certain d'un corps.

Benzène, carbure d'hydrogène: miam-miam!!!
Nourriture excellente dans une bonne conversation.
Soudain le corps se lève et hop! le drame...
Affaissement douleurs atroces, boucane, malédiction!!!

Goudron, produit visqueux, couleur noire.
Le mégot n'est pas raciste de mémoire.
Le cendrier en témoigne, poubelle de tous les soirs
Tentant de distinguer des êtres de parloir..

Le glas sonne misérablement la vie
Le viscère expire dans le mépris.
On tousse nos années sans défi
Dans l'indifférence de nos ami(e)s ..
B
39 ans paris 165
DEMANDE

Si tu demandes, tu recevras,
mais pour cela il faut que tu y crois.
Sinon à quoi bon demander,
si tu n'y crois pas.
Demande le soleil et il t'ouvrira les bras.
En arcade de rayons lumineux,
il te recevra.
Laisse le doute à ta porte,
même s'il veut la forcer,
crois moi demande et tu recevras !
B I U