Hello à tous,
J'ai suivi ce topic mais n'ai jamais répondu pour la simple raison que je me sentirais très désemparée dans la situation de Gurgle : dans ma famille, et pour ce qui me concerne, je ne connais que l'histoire d'un "prêt" : celui que mes parents m'ont fait pour compléter les revenus que j'avais en travaillant durant mes études et me permettre de vivre, qui s'élevait à 15 000 francs à peu près sur deux ans, soit 2000 euros, et que j'ai remboursé en 5 mois lorsque j'ai eu mon premier job (il m'a suffit de continuer à vivre en étudiante pendant ce temps là). Après, de mon côté, je ne leur ai jamais prêté d'argent (il m'est arrivé une fois de financer une partie de leur voiture grace à une prime exceptionnelle mais c'était juste parce que j'avais la trouille de leur vieux machin qui ne tenait plus la route). Pour les copains, j'ai déjà prêté 300 euros à un couple d'amis qui avaient des soucis, qu'ils m'ont remboursé dans le mois ou les deux mois qui ont suivis. Je me rappelle avoir tiqué parce qu'un soir, quelques jours après leur avoir donné ces 300 €, en les appelant, je les ai trouvés au resto... j'avoue avoir tiqué, et que c'était peut être - sans doute - injuste de ma part : un resto grec ou un macdo, ça ne coute pas cher, et ce n'est pas parce que tu es dans la mouise que tu doives renoncer à tout, mais je n'ai pas pu m'en empêcher.
Mais rien à cette hauteur (40 000 euros, ce n'est pas rien, quand même !) ni avec ce niveau d'urgence. Je ne sais pas comment je réagirais si le cas se présentait :?
Cela dit j'interviens parce que tes propos, MissCo me rappelle une très bonne pièce de théatre : La Bonne Âme de Sechouan, de B. Brecht. Dans cette pièce, une jeune personne très généreuse recôit un cadeau des dieux qui lui permettent d'acheter un commerce et de vivre correctement et non plus dans la pauvreté. Mais la misère ambiante est telle que tout ce qu'elle possède est menacée par sa propre générosité. Elle se voit donc obligée de se durcir pour pouvoir protéger sa modeste fortune et de cette façon, continuer à faire un peu de bien, de façon plus modeste mais plus perenne.
Bref, tout cela pour dire que pour être genereux, il faut pouvoir assurer ses propres bases. Gurgle a la tête sur les épaules, donc je ne m'inquiète pas trop sur le fait qu'elle le fera mais quelqu'un de moins réfléchi pourrait donner cette somme, ne jamais la récupérer et dans quelques années, voir ses parents devoir tout de même vendre leur maison dans des conditions plus difficles pour rembourser de nouvelles dettes.
Là, Gurgle, mon seul commentaire - sans aucune perfidie derrière, je t'assure - est pour tes parents : la solution de racheter leur maison en les laissant y vivre me parait raisonnable (ils pourraient avoir à la vendre à un étranger qui les en fera partir) et je trouvé... déplacé... de leur part de te demander de tout porter sans qu'aucun geste de part ne vienne t'aider. Je sais, ils lui ont filé leurs économies mais ça ne leur a pas paru étrange que leur fils "installé dans la vie" ait encore besoin des economies de ses parents ? N'ont pas, d'une certaine façon, entretenu la situation pour arriver à ce point là ? ils ont peur de perdre leur maison, leur confort, et je le comprend mais ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi n'ont ils pas réagi avant ? Si la situation devait continuer et que toi aussi tu n'aies plus les economies d'une vie, que feront ils ? demanderont ils à des oncles, tantes, cousins, de sacrifier la tranquilité d'esprit que représentent des economies pour continuer à entretenir leur fils ?