A l'époque j'avais 17 ans, mon amoureux virtuel de l'époque avait prévu de me rendre visite pour nouvel-an. On communiquait depuis six mois.
J'étais loin de me douter qu'il ne viendrait pas seul...
On a donc passé la journée chez moi, mais je ne savais pas que dans la matinée ils avaient appelé une troisieme personne pour qu'elle nous rejoigne.
J'ai compris ce qu'il se passait quand mon soit disant amoureux, c'est mis à me faire tomber sur le lit et à appeler les deux autres pour me déshabiller. Et là, plus rien n'à faire à part survivre à cette douleur infinie de le sentir en moi.
L'histoire s'est reproduite plusieurs fois. Jusqu'à ce que je décide de porter plainte. Le flic: un parisien qui ne sait pas trop par où commencer.
Il prend les identités des coupables mais c'est impossible de les retrouver. Par la suite, d'apres un Pv que j'avais volé à l'un d'entre eux, on a réussi à avoir les identités exactes. Celles qu'ils m'avait donné étaient fausses. C'est là que le flic m'a dit "j'espere que ça vous servira de leçon", en remettant en cause ma naiveté par rapport au fait que j'aurau dû à un moment donné me douter qu'ils m'avaient menti sur leur nom etc...
Je suis donc partie, abandonnant là mes espoirs de je ne sais quoi.
J'ai compris ce jour là que j'y étais certainement pour quelque chose, en tout cas j'en ai longtemps été convaincu.
Et puis quelques temps plus tard, mes agresseurs ont commencé à m'harceler, ils étaient sept au total.
Je ne faisais plus rien, à part aller en cours. Je refusais les sorties avec les potes trouvant parfois leur problème bien futiles par rapport aux miens. Mais comment auraient- ils pu deviner?
Et puis un jour, c'est le "craquage", le désespoir total, et je m'enfile un grand cocktail de malheur avec tous les médicaments les plus néfastes qui me tombent sous les mains. Destination l'hôpital où je me retrouve en réanimation. A mon réveil, j'ai detesté ma soeur d'avoir appelé les secours. Et j'ai porté pendant longtemps cette colère.
Un soir lors d'une soirée avec mes amis les plus proches qui n'étaient pas au courant, la discution tourne autour de leurs expériences sexuelles, jusqu'à ce que les regards se tournent vers moi. Silence complet. Si j'en avais eu la capacité je me serai issée sous le canapé. Et là mon meilleur ami me dit: "Je sais. Tu t'es fait violée". Le drame se lit sur mon visage à ce moment là. Le meilleur ami en question a également subi des abus sexuels étant enfant. La soirée tourne à l'horreur. Mais je me suis sentie un peu libérée après ça.
Eté 2004, je reçois un courrier du commissariat me demandant de les rappeler d'urgence. Ils étaient remonté jusqu'à moi(trop long à expliquer par quel moyen). Au téléphone, un flic, très sympathique m'explique qu' une jeune fille a porté plainte pour abus sexuel. Ils me donnent les noms de ses agresseurs. Par peur je lui réponds que je ne les connais pas.
Mais quelques jours plus tard, munie d'un stylo, j'écris à ce flic et je lui raconte tout. Il me recontacte et me demande si j'accepte de porter plainte. J'accepte. On m'oriente donc vers un commissariat d'une ville avoisinant la mienne.
C'est ainsi que pendant un an, je me suis rendue presque toute les semaines pour m'entretenir avec un commissaire de la brigade des moeurs.
L'arrestation a eu lieu en octobre 2005. Grand moment de traumatisme. Je n'étais pas prête à les revoir. Sur les sept, seuls cinq furent arrêtés. L'auteur principal avait quitté le pays la veille de l'arrestation.
Vient le moment où le commissaire me fait le rapport de leurs auditions. Ils disent que j'étais consentente et c'est simples mots me bousillent.
Le commissaire continue à me débiter leurs vérités et je m'enfuis du commissariat en me jurant de ne plus jamais y mettre les pieds.
Je me rends à la gare, j'achète un aller simple direction le paradis. La Bretagne, c'est de la bas que je partirai.
Et puis dans l'élan, je reçois un appel d'un ami (ex platonique), je pense que si il n'était pas intervenu, vous ne seriez pas en mesure de lire ce message. Je lui dois beaucoup.
Les cinq personnes arrêtées ont été relachées jusqu'au procès, le juge des libertés ayant décidé que les faits ne sont pas assez récents et que les coupables ne sont en rien nuisibles pour l'enquête.
En ce moment j'attends des nouvelles de mon avocat, car la juge désire effectuer une confrontation entre eux et moi afin, pour reprendre ses termes, "de confronter nos points de vue".
Je sais déjà que je n'irai pas.
Penthésilée