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Sida : Grande Cause Nationale 2005

44 ans Toulouse, ou pas très loin 3982
defy a écrit:
hey Mulder, la véritéest dans les bras de Scully !


Je me méfie quand meme un peu d'un article qui dit que  
le VIH est une cellule...
Quand on balance une telle inepsie, on devient beaucoup moins crédible sur tout le reste. Dommage, parce que le reste de l'article est pas trop mal .
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Tu as plus fiable ?
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Je vous ai déjà dit tout ça mais ça me dérange pas de le répéter, parce que dire et redire, c'est forcément utile.

J'ai découvert le sexe et ses plaisirs à une époque où le sida n'avait pas encore été identifié. Beaucoup (presque toutes) les filles prenaient la pilule et on faisait l'amour sans capote. Puis le Sida est arrivé et au début même les chercheurs ne comprenaient pas tout. Ca peut paraitre trés space aujourd'hui mais je me souviens clairement qu'au début ils séparaient en deux populations les gens infectés par le HIV. Ceux qui étaient infectés et qui allaient mourir et ceux qui étaient "porteurs sains" et qui donc étaient comme immunisés. Trés vite on a compris qu'il s'agissait pas de ça. Pour le moment, la mort est toujours au bout.

Un des problèmes du Sida est qu'il est devenu une sorte de maladie mythologique et même romantique dans le sens littéraire du terme. Je sais que ces deux termes ont de quoi choquer mais j'vais vous expliquer ma vision.

C'est une maladie qu'on contracte par amour (même s'il n'est que physique), qui peut tuer et comme disait bataille, de laquelle on peut se protéger. Mais tout le monde n'en a pas envie. Tout le monde ne souhaite pas vivre vieux. Et certains parmi les gens de ma génération, sont parfois si cyniques et désabusés de la vie et du monde qu'ils décident de s'en remettre au hasard, et de le laisser décider de leur avenir. Un peu comme on déciderait de se suicider en jouant à pile ou face ou à la roulette russe. Comme avoir une possibilité de mourir mais sans en faire le choix soi-même.
Mais avoir le Sida, c'est tout sauf romantique. C'est ne pas faire de projets, c'est avoir un horizon plus qu'incertain, c'est souffrir, c'est faire souffrir ceux qui vous aiment.

Certains pensent aussi que le risque n'est pas si grand que ça. Possible, puisque finalement le nombre d'infectés est relativement faible. (Même si dans l'absolu, ça fait quand même beaucoup de monde). Alors la bonne question, c'est de se demander à partir de quel pourcentage de gens malades vous utiliseriez obligatoirement une capote. 10% ? 20%? 50% 95%.
Vous voyez la bétise de répondre à une question pareille ? Oui ?
Donc la seule bonne réponse serait de dire que tant que cette maladie existera, vous vous protégerez.
Et c'est pour moi, aujourd'hui la seule attitude à adopter, et en chaque occasion. Ne pas faire confiance à quelqu'un parce que ce même quelqu'un peut ignorer sa sérologie. C'est ne pas céder à l'envie de rapports oraux non protégés, donc souvent y renoncer tout court. Et ensuite lorsqu'on a été fidèles un certain temps faire un test conjoint et faire ensuite l'amour sans entrave, comme si on s'offrait une nouvelle virginité.

Il donc fallu que j'apprenne le réflexe capote, mais ça n'a pas été plus difficile que de me mettre à boire mon café ou mon thé sans sucre. Les deux ou trois premières fois, ça m'a paru trés bizarre. Mais maintenant c'est faire l'amour sans capote ou boire mon thé sucré qui me paraitrait space.

Pour finir cette réponse un peu longue, je voudrais juste dire un truc trés con (je sais bien le faire) mais pourtant trés juste.
Pour éradiquer le Sida de l planète, il suffirait que plus personne ne l'attrappe et dans deux générations on en aurait fini avec cette maladie de l'amour qui tue sans sentiment.
Donc protégez-vous.
44 ans Toulouse, ou pas très loin 3982
defy a écrit:
Tu as plus fiable ?

Y'a de très bons articles dans Nature et the Cell mais pas en francais et pas en ligne, faut etre adhérent à une bibliothèque scientifique (ou alors abonné, mais je te raconte pas le prix !!)
Enfin, malgré cette enorme boulette, l'article explique bien qu'on est ,pour le moment, sûr de rien, qu'il y a peu de chance que ce soit une maladie récente comme on le pensait il y a peu, et que ce ne sont pas les homosexuels qui nous l'ont apportés (la aussi, y'a eu des rumeurs homophobes qui persictent). Ce sont seulement les premières victimes.
40 ans qq part en Alaska 569
La théorie du stewart bi me semble un peu grosse quand même... ça aurait vraiment grandi à une vitesse exponentielle si c'était parti d'un seul mec.

Mais tu sais comment ça commence: un copain le donne à deux de ses copains, qui le donnent à deux dleurs copains, qui le donnent à deux autres copains, etc, etc, etc.

En plus comment lui l'aurait attrapé? On est sûr qu'il avait le sida ou c'était juste car il avait des symptômes du même genre?
60 ans 91 25732
J'avais interrogé un médecin sur l'apparition du sida. Selon lui, l'hypothèse la plus plausible était la mutation d'un virus déjà existant et produisant certainement des effets pathogènes, mais pas ceux connus actuellement.
40 ans qq part en Alaska 569
Je suis très très nul en bio mais dans l'article ils ne disent pas que chacun de nous aurait dans son code génétique une séquence du sida? J'ai pas bien compris...

Si le sida est une mutation d'un virus j'espère qu'il ne va pas encore muter pour devenir encore plus dangereux :?
60 ans 91 25732
Ben justement... Le médecin avec qui je parlais me disait que si le virus avait déjà muté, il n'y avait pas de raison pour qu'il ne continue pas à le faire... :?

Toutefois, la séquence de mutation peut s'étendre sur des centaines d'années et il peut aussi muter vers une forme moins pathogène...
40 ans qq part en Alaska 569
Maintenant que tu dis ça je pense à quelquechose: si on trouve éventuellement un jour un vaccin contre le sida, est-ce que ça ne va pas l'inciter à muter encore plus vite, pour survivre et ne plus être vulnérable à cet hypothétique vaccin? Parce qu'il me semble par exemple que certains animaux ou reptiles ont muté pour survivre à certains trucs qui auraient du les tuer, donc pourquoi pas avec un virus?
49 ans Nord 1567
Quand j'étais étudiante, je me souviens d'un de mes profs de français (j'étais en BTS secrétariat...) : nous avons appris qu'il était séropositif à sa mort, après une longue absence pour "congé maladie..." :cry:

Croyez-moi, mais certaines filles de ma classe ont voulu se faire dépister, parce qu'elles croyaient que le SIDA c'était contagieux !! Et bien non, c'est pas contagieux, c'est transmissible, et c'est toute la différence !! Elles n'ont pas voulu aller à son enterrement non plus...(elles avaient une vingtaine d'années, c'étaient pas des gamines non plus...).

Sortez couverts, et sachez bien que, le film "Philadelphia", c'est de la bibine à côté des revers sociaux et familiaux subis par les personnes séropositives... et mourir seul, en regardant la mort en face, c'est ce qu'il y a de plus terrible...

C'est tout ce que j'ai à dire là-dessus, et c'est vrai que les plus jeunes, qui démarrent leur vie sexuelle, n'ont plus idée de ce qu'est le SIDA, et des conséquences que ça a. Oui, ça se soigne, mais on ne vit pas avec le SIDA, on survit, et surtout on en meurt...
40 ans qq part en Alaska 569
pegpeg a écrit:
et mourir seul, en regardant la mort en face, c'est ce qu'il y a de plus terrible...

C'est tout ce que j'ai à dire là-dessus, et c'est vrai que les plus jeunes, qui démarrent leur vie sexuelle, n'ont plus idée de ce qu'est le SIDA, et des conséquences que ça a. Oui, ça se soigne, mais on ne vit pas avec le SIDA, on survit, et surtout on en meurt...


En même temps tout le monde meurt... Et il y a certaines personnes je crois qui peuvent vivre toute leur vie avec ce virus (donc qui meurent au même âge que les autres en général).

Et pour moi ce n'est pas le plus terrible... Les gens qui sont brûlés et qui survivent ça doit être tellement tellement pire. Ils ne ressemblent plus vraiment à des êtres humains ils doivent supporter leur image et penser à la mort jourt et nuit.
41 ans Nancy Vannes 3418
Green_eyes a écrit:
Ils ne ressemblent plus vraiment à des êtres humains ils doivent supporter leur image et penser à la mort jourt et nuit.


Ben crois-moi, il arrive un moment où un malade du sida est dans la même situation. Sachant que beaucoup de monde dans la société traitent les sidéens comme des parias parce qu'ils les estiment coupables ou dangereux, tu crois qu'on peut dire qu'il y a un "mieux" ?
60 ans 91 25732
J'ai perdu mon beau frère du sida en septembre 1996. Il avait 29 ans. Il avait été contaminé 8 ans plus tôt par un homme qui se savait séropositif (oui mon beau frère était homo). Cet homme était décédé depuis...

Mon beau frère a été le pionnier des trithérapies qu'il a testées. Il était malade comme une bête. Je lui disais parfois d'arrêter et il me répondait : "si ça ne me sert pas à moi, ça servira aux autres, je continue !"

Mourir du sida, enfin de toutes les infections opportunistes, ça n'est pas plus "drôle" qu'être un grand brûlé... Il ne faut pas croire que la mort est douce... Durant sa dernière année de vie, il avait plusieurs sarcomes de Kaposi, il n'arrivait pas à garder ce qu'il mangeait, il a fait plusieurs pneumonies, une tumeur cérébrale qui l'a rendu hémiplégique,il était devenu incontinent... Lentement il voyait sa vie lui échapper... C'est finalement une nouvelle atteinte pulmonaire et cérébrale qui l'a emporté. Ses poumons n'étaient plus que deux éponges infectées. On ne l'a pas mis sous respirateur, ça n'aurait servi à rien. Pendant plusieurs jours, quand j'allais le voir, j'entendais sa respiration sifflante depuis le couloir... Les derniers jours il ne me reconnaissait même plus, jusqu'à ce qu'on le plonge dans le coma pour qu'il parte sans souffrir...

Crois tu qu'il ne pensait pas à la mort ? Oh si ! Moi je le sais parce que c'est à moi qu'il en parlait. Sa famille ne l'écoutait pas ou prenait ce qu'il disait à l'humour... On se protège comme on peut.

Oui il avait peur quand il voyait son corps se dégrader, oui il avait peur de mourir, oui il se posait plein de questions sur ce qu'il allait devenir "après"...

Il faut arrêter de croire que mourir du sida c'est mourir d'une mort douce. Ca n'a rien à voir malheureusement. Vers la fin, pour pas mal de malades, c'est comme si toutes les maladies s'abattaient sur vous. Votre corps et toutes ses fonctions vous échappent. Vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de moi, je ne sais pas si je pourrais...

Tout le monde meurt oui. Il y a peut-être des morts ou des souffrances pires, d'accord. Mais cette mort là, on peut y échapper. Juste en se protégeant. Alors ? Ca vaut pas le coup ?
40 ans qq part en Alaska 569
Lythys a écrit:


Ben crois-moi, il arrive un moment où un malade du sida est dans la même situation. Sachant que beaucoup de monde dans la société traitent les sidéens comme des parias parce qu'ils les estiment coupables ou dangereux, tu crois qu'on peut dire qu'il y a un "mieux" ?


Comment ça le même situation, le sida détériore le visage et le corps comme quelqu'un de brûlé???
Et puis tu n'es pas obligé de dire aux personnes que tu as le sida, ça se devine pas... C'est une maladie affreuse oui, mais je parle pour moi, si je suis brûlé je déprimerais tellement que je me suiciderais alors que si j'avais le sida je passerai le temps qu'il me reste à profiter de ma vie, pour moi c'est pas du tout la même chose...
40 ans qq part en Alaska 569
J'ai pas dit le contraire de ce que tu as dit patty je me doute qu'on pense à la mort beaucoup plus quand on est infecté par ce virus, ça doit être horrible de chopper la moindre batérie.

Mais je n 'ai jamais entendu parler de cette dégradation physique, je n'ai jamais vu de cas de sida dans les gens que je connais, qu'est-ce que ça provoque comme dégradation exactement? :?
B I U