ploufplouftagada a écrit:Je trouve que la culpabilisation n'a rien à faire dans tout ça. Par exemple, si quelqu'un achète un jouet fabriqué en Chine par un enfant et qu'on lui dit "tu sais que ce jouet a été fait par un enfant ?", la réaction de cette personne va tout de suite être "Mais pourquoi tu veux me faire culpabiliser ?". Alors que non, c'est juste l'énoncé de la vérité. Après, que cette vérité dérange ou pas, c'est juste une question de conscience. Je pense qu'il y a un gros rejet de la vérité car c'est toujours plus facile de ne pas savoir. Et ce qui gène dans cette histoire c'est que dans le fond les Ginks ont raison : faire des enfants, ça pollue. Une fois que l'on connait la vérité, on agit en son âme et conscience et il n'y a pas de culpabilité à ressentir.
Pourtant la culpabilisation fait bien parti de leur mode de pensée (du moins si on part du principe que l'article de Marie-Claire retranscrit bien leur philosophie) :
Citation:Les Ginks n’hésitent pas à accuser les parents de faire des enfants pour les mauvaises raisons : avoir quelqu’un pour s’occuper de soi lorsque les vieux jours arriveront, toucher des allocations ou encore montrer qu’on existe. Autant de raisons égoïstes qui selon elles devraient cesser. Elles soutiennent l'adoption comme une alternative au désir d'enfant.
Qui sont-elles pour juger les raisons qui nous poussent à faire un enfant? Le désir d'enfant, c'est à mes yeux une des composantes les plus intimes d'une personne. On a toutes et tous des raisons différentes, et généralement c'est même un éventail de raisons plutôt qu'une seule en particulier. Et alors? Comme cela a été souligné par d'autres, on ne doit pas les juger parce qu'elle ne veulent pas d'enfants. Mais elles elles ont atteint une sorte de nirvana duquel elles se permettent de juger ce que, par définition, elles ne connaissent pas.
ploufplouftagada a écrit:Après, le ressenti du discours des Ginks par les non-Ginks c'est autre chose. Par exemple, tout le monde sait que la voiture ça pollue et personne ne le conteste. Je n'ai pas l'impression que les conducteurs de voiture soient très culpabilisés par les non-conducteurs. Ben là c'est la même chose : faire des enfants ça pollue, c'est difficile de le contester, après chacun voit avec sa conscience s'il a envie d'en faire ou pas. Faut pas se sentir attaqué par les choix et les revendications des autres (et je dis ça pour les 2 camps).
Je suis désolée, mais tu peux penser une chose, faire des choix de vie en fonction de ta philosophie (l'ami dont tu parles plus loin en est un exemple). Par contre, à partir du moment où tu fondes un mouvement, où tu communiques là-dessus, c'est que tu cherches à convaincre. Et c'est ça ce qui me choque. Dire aux gens : 'Arrêtez de prendre la voiture, ça pollue', c'est quand même pas la même chose que de prôner le fait de ne pas faire d'enfants.
ploufplouftagada a écrit:Faire un enfant dans un pays développé est bien plus nocif en terme de pollution que d'en faire un dans un pays peu développé, tout simplement parce que dans les pays "riches" on consomme énormément. Côté environnemental, élever un seul enfant aux Etats-Unis ou une dizaine dans le désert de Namibie ce n'est pas la même chose et il y a fort à parier que le coût écologique est plus élevé pour l'enfant seul aux Etats-Unis.
Donc, je suis ton raisonnement (et celui des ginks) : Je suis née dans un pays industrialisé. Je ne l'ai pas choisi, mais il ne faut pas être hypocrite, j'en suis heureuse. Par contre, je viens d'apprendre que à cause de cela, je devrais me restreindre dans mon désir d'enfants pour le bien de la planète.
J'ai de toutes façons beaucoup de mal quand on essaye de calculer le coût d'une personne, d'une vie. Que ce soit en argent ou en 'impact environnemental'.
ploufplouftagada a écrit:Moi je ne pense pas que ces femmes se cachent derrière un prétexte car elle n'assument pas leur non-envie d'enfant, je pense qu'elle croient vraiment à ce qu'elles disent. Et d'ailleurs ce qu'elles disent est vrai : oui, la planète est trop peuplée (il n'y a qu'à faire un calcul d'empreinte écologique pour s'en apercevoir). Non, on ne peut pas vivre à 7 milliards avec le niveau de vie que l'on a dans les pays développés.
Je le tort d'être une indécrottable optimiste. Je pense que l'humanité a su survivre à pire que ça, et qu'on survivra encore. Ça me fait rire quand j'entends des prévisions sur 50 ans. Regardez ce qu'on a parcouru sur les 50 dernières années. Et surtout, le monde actuel ne correspond pas du tout à ce qu'on imaginait qu'il serait à l'époque. Il y a 50 ans, on ne savait même pas ce qu'était l'écologie. Nos modes de vie évoluent en permanence. Bien malin celui qui croit pouvoir dire ce qui va se passer.