J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser.
Je pense que le message s'interprète aussi différemment selon les catégories sociales qui y sont exposées. Catégorie selon les revenus, mais aussi selon l'âge, et pourquoi pas la région.
Je ne trouve pas ça outre mesure ridicule, ou hypocrite, puisque j'en comprends la portée, qui dans l'idée, est de varier son alimentation, et de manger de manière plus saine.
Il faut admettre aussi que cette campagne est "un moyen" faible, et contraint, qu'ont les autorités de contrecarrer l'excès de publicités alimentaires pour des produits raffinés et donc plus ou moins mauvais (au tout début de cette initiative, je me rappelle des débats à propos des pubs visant les enfants entre les dessins animés, tout ce qui concerne les céréales du matin, les pâtes à tartiner and co).
L'hypocrisie vient de ce que finalement, fasse à la pression des lobbys industriels, ils s'en tiennent à des bandeaux explicatifs limités, bref des slogans qui tentent d'infirmer l'impact du pot de nutella en gros plan sur nos écrans.
Sur le ton paternaliste, je suis d'accord. Il se trouve un rapport d'ingérence un peu malsain entre l'Etat et le peuple. D'un autre côté, quand je vois le niveau de certains, que cela soit le résultat d'une mauvaise éducation, ou juste de limitations individuelles (c'est ainsi, on est pas toujours égaux dans nos parcours de vie et d'apprentissage) je ne peux pas blâmer complètement le gouvernement de nous prendre pour des crétins (même si c'est bien malheureux).
Je ne connaissais pas pour les études infirmant l'impact de cette campagne, je tiens juste à dire que l'article cite "une" étude, de Grenoble et qu'en soit, les études on peut les manipuler comme on le souhaite (d'autant que l'échantillon n'est pas probant de l'ensemble de notre population). Ça reste mon opinion ceci dit :) .
Par contre, là où je les rejoins entièrement, c'est cette satanée manière qu'ont les industriels de s'affubler de logo de santé bidon, ou encore de bio (bidon), ou pire de prétendre que ce qu'ils vendent apportent les mêmes éléments nutritifs que des produits frais (ça me défrise même !).
C'est clair que si une personne boit un verre de jus concentré (avec tout ce qu'on sait comme colorant, conservateur et sucre) et qu'elle se dit "hop 1 fruit", eh bien on se trouve loin du compte (et la tomate sur la pizza ? et la pomme dans le chausson aux pommes ? :lol: ).
De ce que j'ai constaté, moi, c'est que la campagne a fait tiquer une partie de mon entourage. Ça leur a rappelé l'importance des F&L dans l'alimentation. Non pas qu'ils aient été inconscients de leur qualité gustative ou nutritionnelle, mais tout simplement qu'il y a un tournant avec l'introduction du débat "nutrition" dans la sphère publique, qui a réveillée pas mal de conscience.
Sauf qu'il est vrai que sans curiosité pour la nutrition et sans connaissance sur la cuisine et l'alimentation, on reste confus.
J'ai la possibilité de tenir ce discours, moi parce que je suis favorisée (difficile donc de prendre un autre point de vue et de m'imaginer ne "sachant pas" tous ces éléments sur la nourriture). J'ai une mère versée dans le bio, j'ai été élevée dans un contexte culturel et intellectuel assez riche (encore que, ça ne fasse pas tout bien sur !) et sensibilisé à l'égard de ces questions de santé en général. Malgré mon éducation "éclairée" d'ailleurs, mes premières années de fac ont été un peu chaotique sur le plan alimentaire (et puis j'ai été aussi victime de l'ère "régime" qui a véritablement débuté en mode autour des années 2000; comme quoi on a beau être éclairé ça n'empêche pas les conneries).
Mais j'ai finalement développé un rapport à la nourriture plus conscient. Je me suis découvert une envie et une curiosité pour une alimentation saine.
Mais tout le monde ne peut pas passer par là. Et là, je n'ai pas de solution. Comment toucher les étudiants (bien que les AMAP fassent leur place sur les campus, on est loin d'éradiquer l'image de l'étudiant et de sa conserve de ravioli), les familles nombreuses, les quartiers plus défavorisés, les citadins aussi (j'ai tendance à penser qu'en zone rurale, il y a une meilleure sensibilité aux F&L, mais ça pourrait être complètement trompeur xD). D'ailleurs faire une division favorisée / défavorisée, même si en statistiques, elle donnent des résultats probants, c'est aussi nier les gens qui se débrouillent avec des maigres revenus, pour bien manger, et des gens bourrés de fric qui mangent comme des cochons.
Alors faute aux revenus ? À l'éducation ? Aux rythmes de vie que l'on a ... Tellement de facteurs.
Quant aux prix, je suis d'accord, là n'est pas tant le problème. Je me rends près de Chateaubriant (pour les gens du coin) à un revendeur "quasi direct" de F&L de chez lequel on ressort carrément avec des cageots, tout ça pour moins de 30 euros (quand je dis des cageots, c'est bien des cageots xD).
Depuis que je fais mes courses et que j'achète uniquement des produits frais, aucun produit raffiné (ça ne m'attire plus, et quand bien même je le suis, il me suffit de lire l'étiquette pour reposer avec dégoût le paquet en rayon :lol: ), je m'en tire (seule) pour grosso modo 30 à 35 euros tous les 10 jours (et je dirai que 10 euros partent facile en raison de mon addiction au Tofu et aux yaourts au soja :lol: ).