Comment je me suis préparée même avant de rentrer dans le protocole de pré opération.
Aujourd’hui je ne vais aborder que la partie travail sur moi-même.
J’aborderais le travail sur l’acte en lui-même demain si dieu le veut… :roll:
Comme je l'ai dit, je suis suivie par un psychiatre et psychologue qui ont été mis au courant très tôt de mes recherches sur le sujet de l'anneau.
Avec ma psychologue on a travaillé à diffèrent niveaux.
A/ Travail sur l'alimentation:
1/ L’histoire de mon poids mise en parallèle avec l’histoire de ma vie
J’ai du donc reprendre les différentes étapes de mon poids en les mettant en relation avec les événements de vie coïncidents. Et ce même si je pense qu’à priori il n’y a pas de rapport. Moi personnellement étant très très carrée, méthodique, (ok maniaque je vous l’accorde, ça se voit rien que dans ma façon de mettre des petits A dans mes messages, mettre des choses en gras etc... :( ) dans ma façon de réfléchir et de procéder, j’ai fait un super tableau.
2/ L’établissement du carnet alimentaires et ce sur plusieurs mois.
Le principe, mettre par écrit TOUT ce qui est mis dans la bouche (boissons/aliments...) ainsi que même les moyens de cuisson associés (huile si utilisée...). Le but se rendre EXACTEMENT compte de ce qu'on ingère. Et croyez moi, il y a des surprises... On sous estime souvent nos apports caloriques. En face de chaque colonne il fallait également que je renseigne l'état dans lequel je me sentais lors de la prise des repas. Je vous expliquerai plus tard pourquoi.
3/Le travail sur les habitudes alimentaires.
Est ce que je fais la cuisine ou est ce que je prends des plats préparés?
Est ce que je mange Assise-debout-Devant la télé - en silence - en discutant?
Combien de temps je consacre au repas?
Grandes assiettes-petites assiettes-dans le plat?
Est ce que je me resers?
4/les habitudes de courses alimentaires.
Plusieurs fois par semaine-une seule fois?
Avant ou après avoir mangé?
Avec une liste ou pas?
Rayons ou aliments "maudits" blacKlistés?
5/ Mes habitudes de pesées
Mon poids m’empoisonnant la vie, j’en venais à me peser 2 à 3 fois par jour. Ce qui est bien sûr complètement inutile et culpabilisant car l’équilibre de l’alimentation ne se fait pas sur un repas, ni même une journée, mais bien sur une semaine complète.
Dans mon cas ces quelques réflexions et travaux m'ont permis de mettre en évidence des mauvaises manies. Cette prise de conscience était nécessaire car l’anneau ou n’importe quelle chirurgie n’aurait pas été une réponse à ces soucis.
- Bannissement de certains aliments « plaisirs » car ils étaient devenus le mal incarné pour moi, donc forcement régulièrement je faisais de gros gros gros craquages sur eux.
- La nourriture n’était pour moi devenue que synonymes de restrictions, mauvaise conscience, et craquage. Purs cercles vicieux. Mauvaise conscience => Restrictions => Craquages => Mauvaise conscience. CQFD…
- Prises alimentaires complètement inversées (pas de petit déjeuner, parfois pas de midi, gros dîner).
- Dégoût de la nourriture que je ne voyais plus que sous la forme de calories qui s'ajoutaient.
- La nourriture n'avait plus seulement la fonction de me nourrir mais également celle de calmer mes angoisses... (D’où l’importance de noter mes états de moral quand je prenais mes repas, vous comprenez). Si on m’opérait en me mettant un anneau sans régler ce souci, comment est ce que je gérerais la frustration que je ne pourrais plus passer par la nourriture ? Je m’emplirais à me faire vomir, au risque de complications ? ce n’était bien sur pas envisageable. Je compenserais par un autre biais ? Pas une solution non plus n’est ce pas ?
B/ Travail personnel
Je ne rentrerais pas sur les détails personnels de ma thérapie.
Mais voici quelques méthodes sur lesquelles nous nous sommes appuyées pour travailler sur les problématiques identifiées.
1/ « Ré-éducation » alimentaire simple
• Repas pris à des heures régulières
• Prolongation de la mastication, moi qui avait tendance à avaler tout rond
• Pauses lors des repas pour atteindre la satiété en limitant les apports caloriques (Durée des repas au minimum 20 à 30 minutes alors que j’envoyais le tout le plus rapidement possible pour limiter le mauvais moment à passer)
• Modification comportements d’achat. Je fais désormais des listes, cela me permet de mieux contrôler mes achats. Je fais mes courses une fois par semaine. Je suis moins tentée par les craquages. Je ne fais plus mes courses à jeun… Je suis moins incitée à craquer.
• Diminution de la consommation de produits ne nécessitant pas une préparation. En cuisinant, je ré apprends à apprécier les odeurs, les textures des aliments et ils ne sont plus qu’une simple conversion calorique
2/ Réflexions "cognitiques et comportementales"
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Exercices de pleine conscience.
Le but des exercices est de prendre conscience du moment de la prise alimentaire, de l’aliment en utilisant tous ses sens.
J’ai commencé avec un simple bonbon. Au lieu de me jeter dessus et de l’avaler tout rond, j’ai mis 1H00 à le « déguster ».
J’observais le bonbon. Je regardais ses couleurs, ses aspérités…
Ensuite je touchais le bonbon. Lisse, coloré, striures…
Ensuite je le sentais : odeur naturelle, chimique…
Ensuite seulement je le mettais dans la bouche : goût, sucré, acidité, sensation sur la langue et sur le palais, façon de fondre…
Du coup, la dégustation du bonbon prenait une bonne demi-heure. Je n’avais plus du tout envie de me taper la moitié du paquet après. Or une demi heure c’était le temps qu’il me fallait généralement pour me taper le paquet, pas seulement le bonbon hein…
Au début c’était un vrai exercice et puis petit à petit cela est devenu plus naturel et je me surprends à manger plus doucement en prenant le temps de savourer. Est-ce que de temps en temps je mange tout rond, bien sur ! Mais beaucoup plus rarement qu’avant.
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Cohérence cardiaque
En simplifiant beaucoup beaucoup, le principe de la cohérence cardiaque est de se concentrer sur sa respiration dans les moments d’angoisse et de stress, dans mon cas, les moments où je me jetais sur la nourriture. Cela a un impact sur le rythme du cœur. Mais le rythme de notre cœur, contrôlable dans certaines mesures par notre respiration, a également un impact sur nos sentiments et sensations. Plus on « régularise» notre respiration, plus on « régularise » nos battements de cœurs, plus on « régularise » nos sensations et sentiments. En adoptant un rythme particulier de respiration, on est dans un état de « cohérence cardiaque » idéal à la relaxation.
J’ai donc ré appris à respirer. Ca semble peut être bête, mais personne ne nous l’apprend.
Je me suis rendue compte que j’avais tendance à être souvent en apnée (éveillée, alors imaginez endormie…), que je ne gonflais pas le ventre à l’inspiration, le creusais à l’expiration…
Alors au début, je me forçais et c’est devenu un peu plus naturel et cela se fait plus souvent sans que j’aie besoin d’y penser.
Bon, je pense que je vous ai assez saoulée pour ce soir :( , alors je vais tirer ma révérence.
J’espère que mon expérience pourra un peu vous « aider ».
Je ne prétends pas avoir la vérité absolue, être un modèle à suivre, je veux juste partager avec vous mon parcours et ce que j’ai mis, mets et vais mettre en place pour que la pose d’un anneau soit faite dans les meilleures conditions possibles.
Je vous souhaite un très bon début de semaine à tous et toutes. :D