Comme Skela j'ai de la peine à me prononcer sur la question de quota. Peut être parce que comme l'a dit Trashrap, c'est certainement une question de contexte, de milieu, de filière..
Dans l'ensemble, je suis d'accord avec la discrimination positive comme la définit Salammbo, mais c'est des notions difficiles à appliquer en pratique, je serais méfiante par rapport à l'idée d'une loi globalisante, forçant les entreprises à engager 50% de femmes. Type de loi qui d'ailleurs n'empêcheraient pas les hommes d'être favorisés sur les postes les plus élevés, si j'ai bien compris.
Ce dont je suis sûre, c'est qu'il existe des milieux professionnels où le sexisme est très violent, en plus d'être omniprésent. Par exemple, j'ai des copines dans l'hôtellerie et c'est vraiment l'enfer, malgré les protestations et la sensibilisation qu'on fait parfois dans les écoles, rien ne change, mais alors rien du tout.
Personnellement j'évolue dans un milieu totalement différent, beaucoup plus "flou" et un peu hypocrites. Je finis un master aux beaux arts en Suisse, je co-gère un espace d'expo et travaille dans une galerie pour des questions alimentaires entre autres. Dans les écoles d'art il y à en général une égalité presque parfaite filles-garçons, avec tendance à légère majorité féminine. Environ, 2% des promus réussissent à vivre de l'art après, pour des questions d'assiduité, de talent, et surtout de réseaux. La plupart de ces jeunes sont des hommes, et la majorité des artistes actifs sur les diverses scènes de l'art contemporain sont des hommes (majorité certes pas écrasante mais quand même), dans un milieu ou une pensée de gauche est très répandue, avec de nombreuses artistes qui parlent du statut de la femme.
J'ai été invitée à ma première exposition importante dans un centre d'art assez réputé (youpi), c'est une expo de groupes: 36 artistes. Mais seulement 7 femmes. Alors pourquoi? À mon avis pour des bêtes questions d'habitude, de copinage entre hommes, bref un cycle qui se répète.
Le pire c'est que parfois on me dit que je dois m'estimer heureuse, qu'il y a des milieux bien pire ( ce qui est vrai, cf. L'hôtellerie ). Les quelques femmes qui réussissent se cramponnent à ce qu'elles ont, ce qui est humain, et n'encouragent plus leurs consœurs moins expérimentée. Il y a toutefois des exceptions bien sur!
Bref tout ça pour ne rien dire à part que selon moi, il ne faut pas se laisser faire par la banalisation de ces habitudes, et surtout ne pas les oublier. Un peu de solidarité féminine si possible intelligente et positive!