38 ans
3196
Je ne pense pas que la beauté ait tellement changé... Les grands yeux "à fleur de tête", le menton fin, c'est assez typique du XVIIIe siècle et du romantisme. Mais comme on n'a pas de photographies d'époque, c'est difficile de se faire une idée du modèle non modifié par le regard de l'artiste.
Je dirais que, jusqu'à récemment, c'est la finesse et la régularité des traits, ainsi que l'harmonie du visage, qui étaient salués. Cf. Sissi, considérée comme l'une des plus belles femmes du XIXe : voir là.
Visage ovale, bouche assez fine, belle symétrie générale. C'est un peu la beauté type à la Winterhalter (voir ici).
Mais il n'y a pas un seul modèle de beauté. "Jo, la belle irlandaise", rousse, un peu plus "lippue", aux traits plus massifs, a fasciné Courbet et Whistler :
Ici par Courbet : http://www.metmuseum.o...ollection-online/search/436001
Ici par Whistler : http://fr.wikipedia.or..._%28The_White_Girl%29_1862.jpg
Ce type de beauté plaisait beaucoup aux préraphaélites anglais (voir là).
Et puis c'est culturel. La beauté anglaise, au XVIIIe siècle, est en partie incarnée par les modèles de William Hogarth. "La marchande de crevettes", par exemple, est une fille du peuple au teint frais, au nez plus retroussé : http://www.larousse.fr...Marchande_de_crevettes/1310967
A peu près à la même époque, pourtant, Gainsborough peignait des beautés qui rejoignaient davantage les canons français : http://en.wikipedia.or...f_a_Lady_in_Blue_-_WGA8414.jpg
Plus le XIXe siècle avance, plus la beauté se diversifie dans l'art moderne. En fait, comme aujourd'hui, tout est affaire de goût. Les deux grandes demi-mondaines de la Belle époque étaient physiquement et moralement assez différentes. La belle Otero, beauté latine, rivalisait avec Liane de Pougy, une beauté plus "aristocratique" avec son visage ovale, ses traits fins, et son clair regard rêveur.
L'énorme différence avec les canons de beauté contemporains, je trouve, c'est l'attention portée à l'équilibre du visage, et à une forme de mesure. C'est vraiment frappant pour les lèvres, qui étaient appréciées plutôt fines. Les grosses lèvres, les seins disproportionnés, le teint bronzé, auraient paru vulgaires, ou en tout cas pas très distingués. Angelina Jolie, par exemple, n'aurait sans doute pas eu le même succès...
Mais bon, ces considérations font abstraction du charisme de la personne. "Sissi" rayonnait aussi par son esprit, son charme et sa grande intelligence. En bref, pour juger de la beauté d'une personne et de sa perception par ses contemporains, il demeure tout ce que l'image figée peine à saisir : l'aura, l'élégance, les attitudes, la voix, etc. etc.
Je dirais que, jusqu'à récemment, c'est la finesse et la régularité des traits, ainsi que l'harmonie du visage, qui étaient salués. Cf. Sissi, considérée comme l'une des plus belles femmes du XIXe : voir là.
Visage ovale, bouche assez fine, belle symétrie générale. C'est un peu la beauté type à la Winterhalter (voir ici).
Mais il n'y a pas un seul modèle de beauté. "Jo, la belle irlandaise", rousse, un peu plus "lippue", aux traits plus massifs, a fasciné Courbet et Whistler :
Ici par Courbet : http://www.metmuseum.o...ollection-online/search/436001
Ici par Whistler : http://fr.wikipedia.or..._%28The_White_Girl%29_1862.jpg
Ce type de beauté plaisait beaucoup aux préraphaélites anglais (voir là).
Et puis c'est culturel. La beauté anglaise, au XVIIIe siècle, est en partie incarnée par les modèles de William Hogarth. "La marchande de crevettes", par exemple, est une fille du peuple au teint frais, au nez plus retroussé : http://www.larousse.fr...Marchande_de_crevettes/1310967
A peu près à la même époque, pourtant, Gainsborough peignait des beautés qui rejoignaient davantage les canons français : http://en.wikipedia.or...f_a_Lady_in_Blue_-_WGA8414.jpg
Plus le XIXe siècle avance, plus la beauté se diversifie dans l'art moderne. En fait, comme aujourd'hui, tout est affaire de goût. Les deux grandes demi-mondaines de la Belle époque étaient physiquement et moralement assez différentes. La belle Otero, beauté latine, rivalisait avec Liane de Pougy, une beauté plus "aristocratique" avec son visage ovale, ses traits fins, et son clair regard rêveur.
L'énorme différence avec les canons de beauté contemporains, je trouve, c'est l'attention portée à l'équilibre du visage, et à une forme de mesure. C'est vraiment frappant pour les lèvres, qui étaient appréciées plutôt fines. Les grosses lèvres, les seins disproportionnés, le teint bronzé, auraient paru vulgaires, ou en tout cas pas très distingués. Angelina Jolie, par exemple, n'aurait sans doute pas eu le même succès...
Mais bon, ces considérations font abstraction du charisme de la personne. "Sissi" rayonnait aussi par son esprit, son charme et sa grande intelligence. En bref, pour juger de la beauté d'une personne et de sa perception par ses contemporains, il demeure tout ce que l'image figée peine à saisir : l'aura, l'élégance, les attitudes, la voix, etc. etc.